L’arrestation d’un commerçant pour escroquerie et émission de chèques sans provision serait derrière l’implication de deux banquiers dans la manipulation de plusieurs comptes de sociétés. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 24 janvier, que des enregistrements audio mettent en cause les deux banquiers ainsi qu’un intermédiaire dans le détournement de plus de 40 millions de dirhams.
Le commerçant détenu a adressé une lettre au parquet général du tribunal de première instance dans laquelle il explique qu’il a été victime d’une escroquerie orchestrée par les deux banquiers. Il affirme que les deux hommes lui auraient demandé de s’associer avec eux dans des transactions commerciales en ouvrant des comptes bancaires de trois sociétés en son nom et ceux de deux membres de sa famille. Le commerçant affirme que ce sont les deux responsables de la banque qui géraient ces comptes en usant de moyens détournés. Mais, il délivrait des chèques au nom de ses sociétés pour acheter des matériaux de construction qu’il délivrait à des personnes tierces. Ne pouvant pas suivre toutes les transactions qui étaient gérées par les deux banquiers, ses entreprises ont croulé sous les dettes.
Le quotidien Assabah rapporte que selon certaines sources, le commerçant recevait des instructions pour acheter des matériaux de construction chez une société qu’il payait avec des chèques avant de délivrer la marchandise à un client. Mais après avoir effectué cette livraison, il n’a reçu ni chèque, ni traite bancaire en contrepartie de cette vente. Il découvrira, après trois jours, que le compte ouvert dans la banque précitée a été crédité du montant correspondant à la vente de la marchandise. Il réalisera par la suite une deuxième opération du même genre dont le prix de vente sera transféré sur son compte bancaire par le truchement d’opérations effectuées par les deux banquiers.
Le commerçant croit avoir fait une bonne affaire avec ses associés, mais ces deux opérations n’étaient qu’un appât pour qu’il continue à servir de couverture à ces manipulations.
Au fil du temps, il constatera que les chèques qu’il délivrait à ses fournisseurs étaient payés par les banquiers bien que les comptes de ses sociétés ne soient pas suffisamment provisionnés. Une anomalie qui ne lui a pas mis la puce à l’oreille jusqu’au jour où il découvrira que ses trois entreprises étaient fortement endettées et qu’elles devaient 40 millions de dirhams à ses créanciers.
Malgré les promesses des banquiers de trouver une solution à ce problème, il finira en prison pour escroquerie et fraude ainsi que pour émission de chèques sans provision. L’enquête est en cours pour déterminer les tenants et les aboutissants de cette affaire.