Au moment où le Conseil communal de Casablanca cherche à augmenter ses ressources financières, afin de déployer son Plan d’action communal (PAC) pour la période 2023-2028, ses élus découvrent que des mégastructures de la ville blanche auront étonnamment bien du mal à participer à cet effort. C’est le cas de la Gare d’Ouled Ziane, pourtant la plus grande gare routière du Maroc en termes de flux de voyageurs.
«Lors de notre visite à la gare routière d’Ouled Ziane, nous avons découvert qu’elle ne générait qu’entre 3.000 et 3.500 dirhams par jour de recettes», tonne Moulay Ahmed Afilal, vice-président du Conseil communal de Casablanca. «C’est un montant risible», poursuit-il.
Des loyers non perçus
Comment une infrastructure de cette dimension et de cette importance, qui connaît une activité et une affluence aussi intenses, peut-elle avoir une rentabilité aussi dérisoire ? Aux sources de ces piètres dividendes se trouvent «les exploitants des magasins, des cafés, des guichets et de la station-service de la gare qui ne s’acquittent pas de leurs loyers», explique le responsable communal, promettant que la commune «trouvera assez rapidement des solutions pour remédier à cette problématique».
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Autre explication : les professionnels du transport auraient tendance à abandonner les guichets au profit des «courtiers» pour la vente de leurs tickets. «Il faudra lutter contre la multiplication de ces intermédiaires, qui opèrent en extra-muros, faisant ainsi perdre à la commune des revenus substantiels issus de l’exploitation des guichets et des frais d’accès des autocars à la gare», insiste Moulay Ahmed Afilal.
Des installations en état de délabrement
Lors de cette visite, effectuée la semaine dernière, il a aussi été question pour les élus d’échanger avec les professionnels du transport des différents dysfonctionnements que connaît la gare routière qui, il convient de le rappeler, concentre à elle seule 65% du flux de voyageurs total du pays.
Le constat, rapporté par un responsable communal, est criant : l’état des lieux est «tout simplement déplorable», lance-t-il, prenant à témoin ses interlocuteurs. «La quasi-totalité des équipements de la gare est détériorée, les bancs sont couverts d’immondices et les allées sont jonchées de déchets», poursuit-il.
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Sans dédouaner les voyageurs et leur incivisme, Moulay Ahmed Afilal confie qu’une solution d’urgence sera rapidement administrée à cette question en particulier. Ainsi, à la demande de la Commune, la société ARMA environnement (anciennement Derichebourg), qui assure avec le délégataire Averda la gestion de la collecte des déchets ménagers à Casablanca, équipera bientôt la gare routière en bacs à déchets et sacs poubelle.
Un budget pour réhabiliter la gare
Cette gare souffre aussi de problèmes d’insécurité, dus notamment à un système d’éclairage défaillant et dans un état de délabrement avancé. «Les professionnels du transport ont relevé des problèmes d’éclairage dans l’enceinte et dans les alentours de la gare. Ceci renforce le sentiment d’insécurité chez les professionnels et usagers de la gare», confirme l’élu, ajoutant que dans le cadre de son PAC 2023-2028, «la Commune réservera un important budget à la réhabilitation de la gare, impliquant l’aménagement d’une nouvelle voie d’accès et la mise en place d’un nouveau système d’éclairage».
Moulay Ahmed Afilal a enfin promis que la Commune se penchera sérieusement sur le cas de la gare d’Ouled Ziane, afin de lui «rendre la place qui lui échoit dans une ville qui se veut ouverte et smart». Rendez-vous est donc pris dans les prochains mois, afin de constater les éventuelles améliorations apportées aux installations de la gare casablancaise.