L’heure de vérité a sonné pour le plus célèbre notaire de la région Rabat-Salé-Kénitra, objet de pas moins de 80 plaintes pour escroquerie de la part de particuliers, mais aussi de sociétés et d’institutionnels, notamment des banques. Actuellement en détention, le concerné est accusé d'un détournement de fonds de 100 millions de dirhams, annonce le quotidien Al Massae dans sa livraison de ce mercredi 12 août.
Selon le quotidien, les délibérations concernant ce dossier vont certainement être reportées au mois de septembre prochain au vu des requêtes de report exprimées par les avocats des plaignants, qui souhaitent mieux préparer leurs plaidoiries.
Citant le procès verbal de la comparution du notaire devant le premier vice-procureur du roi au tribunal de première instance de Kénitra, Al Massae affirme que le notaire en question a eu beaucoup de mal à expliquer ou justifier les actes dont il est accusé, tout comme il a eu du mal à avouer une dizaine de délits et crimes qui lui sont reprochés.
«Le notaire s’est néanmoins engagé à restituer l’argent détourné à ses propriétaires…Mais c’est tout juste s’il n'a pas justifié le fait de ne pas avoir déposé tout l’argent remis par ses clients à la Caisse de dépôt et de gestion, comme le stipule la loi, par le fait qu’une partie de ces sommes était déposée sur un compte client, dont il disposait dans une banque de la place». Sa défense, elle, avait plaidé pour sa libération afin d’accélérer le règlement des dossiers en litige, chose qui a été refusée.
On s’en souvient, mi-juillet, le notaire précité avait été arrêté par la Brigade nationale de la police judiciaire. Les malversations, comme précisé précédemment, portent sur pas moins de 100 millions de dirhams. L’individu a été arrêté à son domicile et conduit au siège de la BNPJ à Casablanca, où il a eu à répondre des nombreuses plaintes déposées contre lui, sur instructions du procureur du roi près la Cour d’appel de Kénitra. Les plaignants accusent le notaire d’avoir dilapidé leur argent dans des transactions douteuses portant sur des biens immobiliers et des terrains. Faute de solution à l’amiable, les victimes ont eu recours à la justice.
D’après Al Massae, cette affaire, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, pourrait entraîner dans son sillage des promoteurs immobiliers «qui ont réussi à faire fortune en un temps record, notamment à travers le notaire en question dont ils ont fait un complice de choix dans des ventes suspectes, voire purement fictives».
Si quelque 48 de ces plaintes ont finalement été retirées après des médiations de parties influentes et des règlements à l’amiable, bien d’autres affaires sont restées en suspens.