C’est une méthode dont les effets ne peuvent se ressentir qu’après plusieurs années. Il n’en demeure pas moins qu’elle reste une bonne alternative à la cruauté de l’abattage des chiens errants. Le ministère de l’Intérieur vient d’opter pour une stratégie de stérilisation de ces animaux afin d’éviter leur reproduction et, ainsi, maîtriser leur nombre, au lieu de recourir aux balles ou à l’empoisonnement pour les tuer.
L’information est rapportée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 25 novembre. Une circulaire, destinée aux services concernés au sein des collectivités locales, a même déjà été élaborée à ce sujet. Elle actera l’entrée en application de cette nouvelle procédure qui permettra de réduire progressivement le nombre de chiens errants dans les rues.
Il faut dire qu’il était urgent de trouver une solution alternative à l’abattage, au regard des voix de plus en plus nombreuses qui s’élevaient, notamment chez les ONG, pour le dénoncer. Des vidéos d’opérations menées dans ce cadre et partagées sur les réseaux sociaux avaient d’ailleurs fait scandale ces dernières années. Pourtant, il en va aussi de la préservation de la santé des citoyens. Car les chiens errants constituent un véritable foyer de maladies graves, particulèrement la rage, qui peuvent nuire à la santé des citoyens.
Citant un rapport de l’Intérieur, Al Ahdath Al Maghribia souligne que 20 à 30 personnes décèdent chaque année à cause de cette infection mortelle qu'est la rage et dont les chiens errants sont le principal facteur de propagation. Pour ce qui est des personnes soignées de la rage dans les centres publics de soin, chacune d'elles nécessite un traitement qui coûte 600 à 800 dirhams, soit un budget conséquent pour un système de santé déjà mis à mal. Il s'agit donc de mettre en place une approche répondant à la problématique sanitaire, tout en épargnant à ces animaux la cruauté de l’abattage.
En attendant de voir combien de temps il faudra pour que cette nouvelle stratégie porte ses fruits, la publication nous apprend que, chaque année, les bureaux en charge de la prévention sanitaire au sein des différentes collectivités locales récupèrent plus de 140.000 chiens errants. Or, toutes les communes ne disposent pas réellement des moyens de gérer cette situation. Elles ne disposent pas non plus des ressources nécessaires pour mettre en place une politique de prévention, basée notamment sur la vaccination des citoyens contre les maladies que peuvent propager ces animaux. C’est pourquoi le ministère de l’Intérieur compte mobiliser une enveloppe de 40 millions de dirhams, transférée au département de la Santé dans le cadre du partenariat entre les deux ministères, afin de lancer une vaste campagne de vaccination qui ciblera les zones où les chiens errants recensés sont nombreux.