Dans son rapport d’activité au titre de l’exercice 2022, l’Administration des Douanes et Impôts indirects (ADII) fait savoir que «le nombre de saisies de cigarettes de contrebande réalisées au cours de l’année écoulée s’élève à près de 19 millions d’unités». En une seule prise, précise la même source, «l’ADII a saisi, le 24 mars 2022, pas moins de dix millions de cigarettes de contrebande dans un conteneur en provenance d’Europe»
Et de souligner que «la lutte contre la contrebande et le commerce illicite des produits du tabac s’est intensifiée en 2022», puisque les quantités de cigarettes saisies ont été multipliées par 25 par rapport à l’année 2021, rapporte l’hebdomadaire La Vie Eco dans sa dernière livraison. En plus des cigarettes de contrebande saisies, les opérations menées par les services de l’ADII ont permis de saisir également d’«importantes quantités de produits à base de tabac».
Ces statistiques ont amené l’hebdomadaire à soulever une interrogation majeure: «Le marché marocain a-t-il été inondé par les cigarettes de contrebande l’année passée ou les services de l’ADII ont-ils pris le problème à bras le corps et mis plus de moyens pour lutter contre ce trafic, qui touche autant les recettes fiscales de l’Etat que la santé des consommateurs marocains ?»
Et de faire remarquer que «le défi est quasi insurmontable». Puisque tant qu’il y aura de la demande, «les trafiquants trouveront forcément le moyen de faire passer leur marchandise». D’ailleurs, fait savoir la même source, «le trafic de cigarettes n’épargne aucun pays ni aucune région du globe».
Au Maroc, confie à l’hebdomadaire un propriétaire de bureau de tabac, «les autorités compétentes ont mené depuis quelques années des campagnes d’assainissement qui ont presque chassé définitivement les vendeurs de cigarettes de contrebande des grandes artères et principaux espaces publics». Mais, effacé de l’espace public et des zones touristiques, le fléau continue de sévir dans les quartiers populaires, ajoutent les mêmes sources.