Détournement de fonds, dilapidation de biens publics et atteinte aux systèmes d’informations bancaires et leur altération, ... Ce sont les actes criminels pour lesquels sont poursuivis cinq individus devant la chambre chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat. D’après une information relatée par le quotidien Assabah dans numéro du jeudi 28 juillet, les cinq mis en cause ont piraté un total de 51 comptes bancaires.
L’opération de piratage des comptes bancaires a eu lieu à Tanger, mais étant donné sa compétence en matière de crimes financiers, c’est devant la cour d’appel de Rabat que les cinq mis en cause ont comparu lundi dernier. Selon le quotidien, après cette première comparution, le procès a été ajourné pour après les vacances judiciaires.
Sa reprise est prévue pour la première semaine du mois de septembre. Parmi les personnes poursuivies dans cette affaire, le directeur de l’agence bancaire, un employé responsable de caisse, de la même agence, ainsi que trois bénéficiaires des sommes détournées.
Ces individus sont poursuivis, chacun selon les charges retenues contre lui, entre autres, pour détournement et dilapidation de fonds publics, atteinte à un système de traitement automatique de données, accès non autorisé et illégal au système d’information et introduction de données erronées dans ce même système dans le but d’en altérer le fonctionnement normal.
D’après le quotidien, c’est la brigade régionale de la BNPJ à Rabat qui a mené l’enquête suite à une plainte déposée auprès du Parquet par le siège central de la banque dont relève cette agence. L’établissement bancaire, dont l’État est le principal actionnaire d’où les poursuites pour détournement et dilapidation des fonds publics, a procédé auparavant à une enquête interne et une fois que le dossier incriminant les individus concernés a été bouclé, son service juridique l’a transmis au procureur du roi à Tanger auprès duquel la plainte a été déposée en premier.
Une fois saisi de l’affaire pour une question de compétence judiciaire, le Parquet près la Cour d’appel de Rabat a pris le relais. Il a commencé par entendre l’inspecteur central de l’établissement bancaire, lequel lui a remis le dossier complet de cette affaire. Le dossier en question contient une liste des noms de 51 victimes dont les comptes bancaires ont été piratés par le directeur et son complice l’employé de l’agence.
Au total, le parquet s’est fait remettre par l’inspection centrale de la banque pas moins de 47 rapports accompagnés des déclarations des victimes dûment certifiées. Ces rapports font également état de 34 comptes bancaires supplémentaires qui ont été ciblés par les mis en cause. Le dossier remis au ministère public comporte également des CD d’enregistrement des opérations bancaires, des copies de reçus attestant de retraits par le biais de chèques de caisse.
De leurs côtés, les enquêteurs de la BNPJ ont pu avoir accès au contenu des téléphones des mis en cause, dont ils ont fait des copies, de même qu’ils ont établi des PV d’interrogatoire avec le chef d’agence et son complice.
Entre autres documents remis à la justice, un enregistrement dans lequel l’employé de banque a pu leurrer un client venu se plaindre d’un trou sur son compte de l’ordre de 120.000 dirhams. Tout en essayant d’étouffer l'affaire, l'employé a réussi par un tour de passe-passe, et en une opération au guichet automatique, à réalimenter le compte du client tout en lui faisant comprendre qu’il s’agissait d’une erreur. L’employé a reconnu par la suite que cette opération a été pilotée par le chef d’agence depuis son bureau.