Le constat a été relevé lors d’un débat organisé par le Conseil national des droits de l’Homme dans le cadre du 27e Salon international de l’édition et du livre (SIEL) organisé du 3 au 13 juin à Rabat. Le Maroc a réussi, l’espace d’une décennie, à créer un véritable modèle quant à la gestion de la migration.
Deux intervenants ont retenu de par leur exposé l’attention du public en développant le thème de l’expérience marocaine en matière de migration en provenance notamment d’Afrique: Mohammed Mustapha Laarissa, président de la Commission régionale du CNDH de Marrakech et Sarah Mokadader, responsable de la communication auprès de la représentation du Haut commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) au Maroc.
«A l’invitation du CNDH, les panelistes ont également développé la vision de l’asile et de la migration du point de vue du traitement médiatique. Cette vision devrait être inclusive et participative en élargissant son champs au gouvernement, à la société civile, aux organisations internationales et, surtout, aux médias», a affirmé Sarah Mokadader, interrogée par Le360.
«Les migrants et les réfugiés arrivent au Maroc avec des compétences et un savoir-faire. Ce sont des médecins, des architectes», a expliqué Sarah Mokadader, selon laquelle «aujourd’hui, on compte au Maroc près de 10.000 demandeurs d’asile et presque 10.000 réfugiés, soit un total de 20.000 personnes enregistrées par l’agence du HCR au Maroc».
«La majorité d’entre eux sont bien accueillis, bien intégrés et le HCR fait son possible pour les accompagner et trouver des solutions durables pour leur permettre de se reconstruire dans leur terre d’accueil», a-t-elle expliqué.
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Mohammed Mustapha Laarissa a indiqué que «la question de la migration figure en tête des intérêts du CNDH». «Une évolution positive a été constatée dans la perception de l’épineuse question de la migration et de la mobilité de celle-ci au niveau notamment de la société et de la presse», s’est-il félicité. «Cette mutation doit être consolidée, notamment à travers la formation». Une chose est certaine: «le migrant est un acteur culturel et une source d’enrichissement, humain et économique», a conclu cet expert.
En 2013, le Maroc s’est engagé dans une nouvelle politique d’immigration et d’asile «humaniste, globale et cohérente». Depuis près d’une décennie donc, divers programmes d’actions ont été mis en œuvre en vue de soutenir l’intégration socio-économiques des migrants installés au Royaume, de mettre à niveau le cadre législatif et institutionnel ou encore de soutenir le respect des droits humains dans la gestion des flux migratoires. Rappelons enfin que le roi Mohammed VI a été nommé «Leader de l'Union africaine sur les questions migratoires» et que le Maroc abrite l'Observatoire africain des migrations.