L’anarchie, semble-t-il, règne en maitre place Jemaâ El-Fna à Marrakech. En effet, le code de l’urbanisme est constamment violé par les cafetiers, les commerçants, les galeristes et les propriétaires des restaurants de la zone qui connait une forte animation et une grande affluence des touristes.
Ainsi, des constructions ne respectent plus la hauteur de sept mètres permise par le plan d’aménagement de la zone. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte cette information dans son édition du week-end des 8 et 9 février, pas moins de 56 bâtisses, abritant des commerces, des cafés et des restaurants, s’élèvent anarchiquement au-delà de la hauteur autorisée par les lois en vigueur, violant ainsi l’architecture de ce patrimoine culturel immatériel classé patrimoine mondial par l’Unesco.
Cette élévation anarchique des bâtisses dans la zone et sur le boulevard Moulay Rachid prive les riverains de la vue et de l’ensoleillement, font constater les sources du quotidien, alors que la charte d’urbanisme a tenu à préserver les spécificités des lieux qui attirent des millions de touristes par an. Ce désordre, révèle le quotidien, est le résultat du laxisme des autorités locales et de la complicité des élus locaux. Ces derniers délivrent des autorisations de travaux que le bénéficiaire exploite pour construire anarchiquement des étages au vu et au su des responsables de la commune. Ces constructions clandestines et anarchiques sont ainsi bâties sans aucune expertise des poutres du rez-de-chaussée et de leur capacité à supporter le poids du nouvel étage.
Cette anarchie, poursuit le quotidien, a été mise à profit par un entrepreneur étranger, proche d’un parlementaire, pour opérer des grandes transformations dans certains commerces qu’il avait acquis pour bâtir une kissariat sans respect du plan d’aménagement de la zone. Les travaux, qu’il avait entrepris sur la base d’une autorisation de la commune urbaine de Marrakech, ont suscité la colère des riverains et attiré l’attention de la wilaya de la ville. Celle-ci, ajoute le quotidien, est intervenue en la personne du wali Kassou Lahlou qui a ordonné l’arrêt du chantier.
L’affaire a également provoqué le déplacement sur les lieux d’une équipe d’inspection du ministère de l’Intérieur qui a dressé un procès-verbal en la circonstance. En attendant les résultats de cette enquête, les occupants de la place Jemaâ El-Fna ont reconnu dans des déclarations au quotidien qu’ils violaient le code de l’urbanisme, mais ont réitéré leur prédisposition à respecter les lois en vigueur à condition qu’elles s’appliquent à tout le monde. Pas de politique du deux poids, deux mesures, laissaient-ils entendre.