Le prince Moulay Hicham tord le cou à la langue française. Dans un courriel adressé au journaliste Ali Lamrabet et reproduit dans le site demainonline.com,
Moulay Hicham écrit : "évite comme même de me remercier". On a beau se frotter les yeux : c’est bien "comme même" au lieu de "quand même" que le prince a écrit. Ce n’est pas une coquille mais une transcription phonétique d’une personne qui n’est pas familiarisée avec la lecture. Moulay Hicham, étant une personne surdouée, ne peut pas commettre une faute aussi grossière. Il le fait sciemment pour faire passer un message. Lequel ? Le prince rouge cherche probablement à s’exprimer comme un roturier, à la scolarité approximative, pour marquer sa proximité avec le peuple.
Il ne manquerait plus que j’nafou (locution marocanisée de je m’en fous) pour nous persuader que le prince apprécie à ce point le langage du terroir qu'il s'applique non seulement à le revendiquer, mais à diffuser les transformations que fait subir le Marocain à la langue de Molière. Après le débat sur le darija, on aurait pu s’épancher sur la querelle du "comme même", initiée par le prince, et qui divise le Maroc entre partisans de la marocanisation du français et défenseurs du respect de la langue. Le hic, c’est que le prince contorsionne la langue française seulement quand il envoie des courriers confidentiels. Dans son livre, il se targue d’écrire dans un français irréprochable et utilise souvent le subjonctif passé. On savait que Moulay Hicham recourait aux services de "nègres" pour s’exprimer en français. Mais la publication des emails du prince risque de nous révéler une qualité qu’on ne lui soupçonnait pas : il est capable de nous faire rire ! "Comme même", "serinisime" Moulay Hicham !!!
Par Abir Al Maghribi
Le 23/04/2014 à 12h02