L’un des produits de grande consommation connaît une importante inflation depuis quelques jours. Alors que son prix s’était stabilisé aux alentours de 5 dirhams le kilo pendant plusieurs semaines, la tomate a atteint les 9 dirhams le kilo dans les marchés, accusant une hausse de 80% en un laps de temps très réduit. Comment peut-on l’expliquer?
C’est la question à laquelle a tenté de répondre Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 18 janvier. Rappelant le désarroi des consommateurs lorsqu’ils ont eu connaissance des prix désormais appliqués à ce produit, le journal cite plusieurs facteurs pour expliquer cette inflation brutale, en se fiant à des échanges avec les professionnels. Ces derniers évoquent, tout d’abord, la conjoncture. Celle-ci est marquée par une augmentation de la demande, que ce soit au niveau local ou à l’étranger, ce qui provoque une certaine pression sur l’offre disponible sur le marché. Or, cette dernière peine à suivre ces derniers jours, principalement en raison de la vague de froid qui touche plusieurs régions.
Bien entendu, à ce contexte conjoncturel, il faut ajouter l’une des spécificités locales du marché des fruits et des légumes, en l’occurrence son organisation anarchique. Les professionnels consultés par Al Ahdath Al Maghribia
rappellent que la filière de la tomate, comme beaucoup d’autres, est particulièrement impactée par le phénomène de la multiplication des intermédiaires. La hausse des prix est ainsi en partie provoquée par la spéculation, surtout quand la conjoncture est marquée par une pression sur l’offre. Le ministre de l’Agriculture vient d’ailleurs de le confirmer lors d’une séance parlementaire où il a reconnu les dysfonctionnements dont souffrent les marchés de gros et les souks hebdomadaires.
Par ailleurs, le quotidien souligne également l’existence d’une volonté de la part des pouvoirs publics pour relancer les exportations de tomate. Les statistiques de l’année 2022 le confirment déjà, avec une hausse de plus de 19% comparativement à l’année d’avant. De même, le Maroc a renforcé sa présence sur certains marchés, comme celui du Royaume-Uni où ses exportations ont dépassé, en 2022, celles de l’Espagne vers ce pays.
Pour rappel, 85% de la production nationale de tomate provient de la région du Souss lors de la saison hivernale, tandis que Doukkala couvre le reste. Dans ces deux régions, les récentes précipitations laissent même les producteurs afficher un certain optimisme pour leur récolte lors de la saison en cours.