Pour un début, cela est tout à fait normal que des problèmes aient émaillé l’ouverture, lundi dernier, de l’opération du versement des indemnités aux personnes éligibles et détentrices de cartes Ramed. Selon le quotidien Assabah du mercredi 8 avril, des attroupements plus ou moins denses ont été constatés au niveau de plusieurs guichets automatiques bancaires et bureaux de transferts, particulièrement en milieu rural.
En cette période de coronavirus et de contaminations allant toujours crescendo, les bénéficiaires n’ont pas toujours respecté la distanciation sociale de rigueur. Ce problème a également été aggravé par la longue attente devant certains guichets à court de liquidité. Pour pallier cette situation, surtout en milieu rural où le plus proche guichet automatique bancaire se trouve à plus de 100 km, Assabah rapporte que le ministère de l’Intérieur est en train d’étudier, avec certaines banques, la possibilité de mettre en service des guichets ambulants et bien garnis en liquidité pour les bénéficiaires éligibles, afin de leur éviter les longs déplacements et les attroupements.
Les indemnités servies étant de 800 dirhams pour une famille réduite au couple, 1.000 dirhams pour une famille de quatre membres et 1.200 dirhams pour une famille plus nombreuse, il a été constaté que plusieurs détenteurs de cartes Ramed avaient fourni de fausses informations sur le nombre d’enfants à charge, n’hésitant pas à déclarer plus de trois ou quatre enfants dans la majorité des cas, et ce en vue de percevoir l'indemnité maximale.
Mais, toujours selon Assabah, un contrôle a posteriori sera initié et toute personne ayant fourni de fausses informations dans sa déclaration originale risque d’être biffée de la liste et de voir sa carte provisoirement suspendue. Ce manque de rigueur dans le contrôle a priori des informations fournies s’explique, selon le ministère de l’Intérieur, par l’urgente nécessité de venir en aide à des personnes en situation de précarité et obligées de se confiner à cause de la pandémie de Covid-19.
Cependant, le ministère a déjà ouvert une enquête sur les cartes Ramed illégalement délivrées à des personnes plus ou moins nanties qui s’en servaient jusqu’ici pour des soins médicaux moins chers dans les hôpitaux publics. Sauf que certaines n’ont pas hésité à s’en servir pour profiter indûment des indemnités versées en priorité aux couches nécessiteuses. Pour identifier ces contrevenants véreux, l’Intérieur va se baser sur les listes de la CNSS. Toute personne dont le nom n’a pas été trouvée sur cette liste CNSS verra sa carte automatiquement annulée ou désactivée...