La vaccination des 12-17 ans s’inscrit dans l’objectif de diminuer la propagation du Covid-19. Cela va leur assurer une rentrée scolaire sécurisée. Pour le Dr Saïd Afif, membre du Comité technique et scientifique de vaccination et président de la Fédération nationale de la santé (FNS), le bénéfice l'emporte largement sur le risque.
Cette vaccination va protéger la santé des adolescents, en diminuant les risques d'infections sévères, d'hospitalisation, d'admission aux soins intensifs et de mortalité en raison du SARS-CoV-2. Elle permettra également de diminuer le risque de complications respiratoires, ainsi que le risque des symptômes et de séquelles prolongés dans le cadre d'un Covid long.
Lire aussi : Vidéo. Covid-19 au Maroc: à Casablanca, top départ de la vaccination des 12-17 ans
Le Dr Saïd Afif rappelle que le Maroc a enregistré 8 décès parmi les enfants et 117 cas critiques qui ont nécessité leur transfert vers des services de réanimation et ce, rien qu’au courant du mois d’août.
Par ailleurs, le membre du Comité technique et scientifique de vaccination souligne que cette opération aura un impact positif sur la vie sociale et scolaire de certains adolescents qui ont été lourdement impactés par le passage à l’enseignement à distance.
A ce titre, rappelons que plusieurs sociétés savantes ont recommandé, elles aussi, la vaccination des 12-17 ans. En effet, la Somipev (Société marocaine d'infectiologie pédiatrique et de vaccinologie), l'Infovac-Maroc et SMP (Société marocaine de pédiatrie) ont souligné dans un communiqué que la protection des adolescents contre l'infection par la vaccination diminuera le risque de fermetures des établissements scolaires et para-scolaires et permettra un retour positif vers une vie sociale et plus active.
Lire aussi : Covid-19 au Maroc: en chiffres, voici comment la courbe de l’épidémie est entrée dans une phase descendante
«Indirectement, la réduction de la circulation du virus au sein de la population va contribuer à un meilleur contrôle de l'infection au sein de la population générale et au sein des autres groupes plus vulnérables à l'infection. Nous pouvons également souligner que l'obtention effective d'une immunité collective, y compris dans les collèges et lycées, serait bénéfique aux adolescents en favorisant le plus tôt possible l'accès à un système d'éducation opérationnel, et des conditions limitant les troubles psychologiques et psychiatriques liés à la crise, qui touchent fortement les adolescents», a-t-il été souligné.
Même son de cloche chez Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, qui explique que plusieurs études ainsi que les résultats des essais cliniques sur les enfants ont confirmé l’innocuité, la sécurité et l’efficacité des vaccins anti-Covid-19 pour la tranche d’âge 12-17 ans.
Lire aussi : Covid-19 au Maroc: le ministère de la Santé annonce un durcissement des contrôles des tests PCR des laboratoires
«On espérait atteindre l’immunité collective, avec la souche classique qui a un taux de reproduction initiale R0 estimé à 3, avec une immunisation de 60 à 70% de la population. Toutefois, pour le variant Delta (le R0 est largement estimé à 8), cette immunité collective ne pourra être atteinte sans vacciner environ 90% de la population, et on estime que pour être protégé contre le Covid-19 il faudrait être soit même vacciné et non compter sur la vaccination des autres», a-t-il expliqué.
Il rappelle qu’avec le variant Delta, «même si en pourcentage la contamination des enfants reste faible, le nombre d’enfants contaminés, d’enfants symptomatiques, d’enfants hospitalisés, d’enfants décédés, ont considérablement augmenté ces dernières semaines dans le monde».
«Nous avons toujours vacciné nos enfants pour les protéger au maximum. Aujourd’hui c’est pareil, avec en plus: protéger leur scolarité, leur socialisation et leur état de santé, protéger leurs familles et permettre un retour à la vie normale, seule garante de leur épanouissement, de leur développement sain et naturel», ajoute l’expert.
«A cause des décès liés au Covid-19, plus de 2 millions d’enfants dans le monde ont perdu un père, une mère, ou un grand-parent vivant dans leur foyer et s’occupant d’eux. Jusqu’à présent, toutes les 12 secondes un enfant devient orphelin à cause du Covid-19. Protéger les adultes, c’est aussi protéger les enfants, protéger les enfants c’est aussi protéger les adultes qui continueront de veiller et de protéger les enfants», a-t-il conclu.