On sait bien que le malheur des uns peut parfois faire le bonheur des autres. On sait aussi que c’est lors des périodes de crises que les opportunités les plus intéressantes s’offrent à certains secteurs. Pour le cas des laboratoires d’analyses, la pandémie de la COVID-19 a sans nul doute été la plus belle des opportunités d’affaires, particulièrement pour ceux qui ont proposé des tests de dépistage. Avec les tests PCR, dont la demande a atteint un pic jamais connu jusque-là, plusieurs laboratoires ont pu réaliser des croissances soutenues de leurs chiffres d’affaires, au point d’attirer aujourd’hui l’attention du Conseil de la concurrence. Ce dernier vient de rendre publics les résultats de son «Etude à l’analyse et au suivi de l’évolution de la situation du marché des tests Covid».
Les principales conclusions de cette étude sont rapportées par Assabah dans son édition du lundi 30 mai. La publication souligne d’abord que les gains des laboratoires ont varié selon la nature des tests proposés. Les PCR classiques ont ainsi permis de générer un gain annuel de 950.000 dirhams, avec une moyenne quotidienne de 50 tests effectués par jour. A cela, il faut ajouter les gains qu’ont générés les PCR rapides pour les laboratoires qui en proposaient. Le bénéfice additionnel évalué dans ce cas se monte à 290.000 dirhams pour une moyenne de 25 tests quotidiens.
Et ce n’est certainement pas tout car, selon les données dont se fait écho le quotidien, les marges bénéficiaires des laboratoires ont également bénéficié des tests antigéniques et sérologiques qui ont rapporté respectivement 380.000 dirhams et 100.000 dirhams. Le test sérologique dit «automatisé» a, quant à lui, rapporté 310.000 dirhams. Comme le fait remarquer la publication, un laboratoire d’analyses qui réalisait tous ces tests pouvait dégager une marge bénéficiaire annuelle de plus de 1,7 million de dirhams, et ce grâce aux seuls tests COVID-19.
D’autres constats intéressants ont été relevés par le Conseil de la concurrence dans son analyse, notamment concernant la structure du marché de l’importation des tests. Celui-ci reste dominé par un nombre réduit d’acteurs, comme le prouve l’évolution de la part de marché d’un opérateur spécialisé dans l’importation des tests PCR. Avant la crise sanitaire, elle était de 25%. Après la crise, elle atteint les 39%. Un autre opérateur spécialisé dans les tests antigéniques a vu sa part de marché passer de 73% à 86%.
Comme le rappelle Assabah, les autorités avaient décidé, en octobre 2021, de plafonner les prix des tests COVID proposés par les laboratoires. Cette décision a été accompagnée par une augmentation significative du nombre de laboratoires accrédités pour effectuer ce type de tests, ce qui a fait passer leur nombre à 69 unités. Cependant, cela ne représente que 41% du nombre total des laboratoires en exercice, soit une unité pour plus de 100.000 habitants.