Des pédiatres et des pédopsychiatres tirent la sonnette d’alarme sur l’impact du confinement sur la santé mentale et physique des enfants. Une inquiétude partagée par les parents qui, au fil du temps, ont observé des troubles du comportement chez leurs enfants qui ont perdu leurs repères spatiaux, sociaux et scolaires. La prolongation du confinement, pour la troisième fois consécutive, n’a fait qu’aggraver les choses pour les enfants isolés et privés de leurs activités, dans un espace souvent réduit où ils doivent gérer un enseignement à distance auquel ils n’ont pas été habitués.
Cette situation inédite et inextricable a poussé des psychiatres, des sociologues et des pédiatres à alerter les pouvoirs publics sur les conséquences néfastes du confinement sur la santé des enfants. Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, l’association marocaine de pédiatrie exprime son inquiétude quant aux séquelles mentales et physiques qui menacent les enfants après un si long isolement. L’association, qui s’est basée sur plusieurs études scientifiques, a demandé au ministre de la Santé de permettre aux enfants de sortir de chez eux pour se réadapter à leur environnement habituel. D’ailleurs, une étude réalisée par une université anglaise souligne que les enfants et les adolescents risquent de souffrir de dépression et d’anxiété pendant et longtemps après le déconfinement.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 17 juin, que le député du groupe du rassemblement constitutionnel (RNI-UC) a demandé au gouvernement d’assurer le suivi psychologique des enfants afin d’atténuer l’impact psychologique du confinement. Car il est important, souligne le parlementaire, que les enfants puissent sortir et jouer, d’autant que certains d’entre eux souffrent de maladies mentales, d’autisme et de divers handicaps.
De même, l’Association Chouala pour l'éducation et la culture (ACEC) affirme que les parents sont inquiets pour l’équilibre psychique de leurs enfants face à ce long enferment. L’ACEC demande ainsi aux responsables concernés de prendre en charge le traitement psychologique des enfants et des adolescents. Le gouvernement devrait par ailleurs, ajoute la même association, maintenir le budget du programme «Vacances pour tous» dans la loi de Finances rectificative afin que les enfants puissent bénéficier d’une période de détente et se débarrasser de la tension psychique et physique qu’ils subissent depuis des mois.