Quatre Marocains sur dix ont déjà eu recours au crédit à la consommation, pourtant généralement négativement perçu dans notre société, indique une étude réalisée par le cabinet LMS-CSA pour le compte de l’hebdomadaire La Vie Eco, qui en a publié les résultats dans son édition du 29 avril. Ainsi, pas moins de 38% des personnes touchées par cette enquête affirment avoir déjà eu recours à ce mode de financement. Plus que cela, un Marocain sur cinq, soit 21% des sondés, a contracté au moins un crédit toujours en cours de remboursement, 31% ont contracté deux crédits à la fois et 12% en ont pris trois en même temps. L’étude souligne toutefois que l’écrasante majorité des Marocains ayant eu recours au crédit à la consommation l’a fait vraiment par nécessité. Et c’est le cas de 94% des personnes sondées.
Les auteurs de cette étude, rapporte La Vie Eco, soulignent que même s’il est plutôt considéré comme un moyen de surmonter les difficultés financières passagères, le crédit à la consommation est loin d’être unanimement perçu comme un moyen d’améliorer les conditions de vie. Bien sûr, c’est aux banques que la plupart des Marocains font appel pour ce type de financement, et ce malgré la présence sur le marché d'un nombre important d'établissements spécialisés. C'est le cas de 58% des personnes ayant eu recours au crédit à la consommation. Détail important: un Marocains sur cinq a fait appel aux organismes de microcrédit. Dans ce dernier cas, l’emprunt est destiné à financer une activité génératrice de revenus. Ce qui est plutôt positif.
Les auteurs de l’enquête s’intéressent à l’usage que les personnes sondées font du crédit qu’elles ont contracté. Il ressort de leur sondage que le crédit à la consommation est principalement utilisé pour l’achat d’un véhicule, l’équipement du foyer en appareils électroménagers ou les travaux de rénovation du domicile et, bien sûr, dans le cas du microcrédit, le financement d’une activité professionnelle. La Vie Eco relève par ailleurs un chiffre inquiétant: 4% des sondés affirment avoir contracté un crédit pour apurer un autre engagement financier. Le chiffre est encore relativement bas, mais il n’en reste pas moins préoccupant.
Autres chiffres non moins préoccupants: 7% des Marocains ont contracté un crédit pour des problèmes de santé et 5% pour les frais de scolarité de leurs enfants. Des résultats alarmants puisque, dans les deux cas, ils renvoient à un service public. On pourrait facilement admettre que l’on contracte un crédit pour financer des études supérieures (4% des sondés affirment l’avoir fait), mais pas l’école. Toujours est-il que le crédit à la consommation est une pratique bien installée dans la vie des Marocains puisque, d’après l’hebdomadaire qui reprend toujours les résultats de l’enquête LMS, presque la moitié des utilisateurs du crédit à la consommation (49%) y ont recours depuis plus de 10 ans.