Criminalité. Voici le profil-type et les motivations du récidiviste au Maroc (Infographie)

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Une récente et première étude sur ce sujet nous permet d’en savoir plus sur la récidive au Maroc. Voici pourquoi des individus reviennent à la case prison pour deux, voire plus de trois fois, et voici leurs profils.

Le 27/09/2019 à 13h51

Avec la surpopulation carcérale, la récidive est assurément l’une des grandes problématiques qui interpellent la société en général et notre système pénal en particulier.

Pour la première fois au Maroc, une étude essaie de cerner, chiffres à l’appui, ce phénomène. Cette étude a été présentée lors de la 7e université d’automne de la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, les 25 et 26 septembre derniers, à Salé. Cette étude se basé sur un travail mené sur le terrain, auprès de 1.699 prisonniers.

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Jeunes, drogués et fauchésLes récidivistes sont pour la plupart des jeunes âgés entre 18 et 44 ans (81,38%), alors que les 44 ans et plus représentent 12,23% de l'échantillon. 

Un peu plus du tiers des individus interrogés (34%) avaient un revenu faible à très faible, d’où le grand pourcentage de ceux qui «rechutent» pour des problèmes financiers (42,2%).

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Et quand ils récidivent, les sondés affirment qu’il s’agit pratiquement dans la majorité des cas des mêmes crimes leur ayant valu des incarcérations antérieures (44,3%). Les addictions sont aussi montrées du doigt comme les principales raisons de leur récidive.

L’étude atteste en outre que l’addiction à la drogue arrive en seconde position (après les problèmes financiers) avec un taux de 30,1% alors que l’addiction à l’alcool a de nouveau conduit derrière les barreaux 22% des récidivistes.

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Troubles mentaux et psychiquesMais que font des individus atteints de troubles mentaux ou psychiques derrière les barreaux au lieu d’être pris en charge par des institutions spécialisées? C’est la question que se posent aujourd'hui encore les spécialistes de la question, mais la triste et dure réalité, est bel et bien là. Ainsi, 16,9% des récidivistes interrogés affirment avoir souffert de troubles mentaux ou psychiques avant leur séjour en prison. Derrière les barreaux, 11,2% ont tenté de mettre fin à leurs jours, et plus de 16% se sont auto-mutilés.

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En prison comme à l’air libre, le travail d’accompagnement et d’assistance reste très faible, très insuffisant. Seuls 1,8% des récidivistes affirment avoir bénéficié d’une assistance à la sortie de leur cellule. Et ce n’est d’ailleurs pas pour rien que 41,7% des sondés estiment que la solution passerait par de bons services sociaux, et que 34,2% jugent que des services de soins en santé mentale et contre les addictions seraient d’une grande utilité. Avec, évidemment, une assistance judiciaire (22,1% la voudraient) puisque pratiquement la même portion des récidivistes affirme que l’ignorance de la loi favorise un retour derrière les barreaux.

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Les doubles peines

Quand on est récidiviste, on s’attend généralement à une peine plus lourde étant donné que la récidive est une circonstance aggravante. Mais il y a d’autres peines non moins terribles auxquelles doivent faire face les «non-repentis».

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Cette étude sur la récidive explique ainsi que 50,2% des concernés souffrent, une fois libres, de leur stigmatisation par leur propre famille et par la société. Sachez encore que 20,6% d'entre eux affirment avoir perdu leur emploi, alors que 10,3% déclarent avoir perdu leurs enfants, 10,3% leur domicile et que 14,4% se sont retrouvés avec une famille disloquée.

Des solutions? Plutôt de vagues promesses comme lors de tout conclave du type de celui qui vient de se tenir à Salé. Tant ministre d’Etat chargé des Droits de l’homme que son collègue à la Justice (sans parler d'autres hauts responsables de ce département) ont tous appelé à une refonte du système pénal national.

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Et si on pensait d’abord, et tout simplement, à la piste de l’emploi? Car nul besoin de chercher midi à quatorze heure, l’écrasante majorité des récidivistes (soit 61,3% d'entre eux) estiment que la solution, pour eux, serait de trouver un emploi. Et stable, si possible, ce serait un must. 

Par Mohammed Boudarham et Youssef El Harrak
Le 27/09/2019 à 13h51

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"un emploi stable" sérieusement c'est votre conclusion ? très bien alors qu'ils travaillent pendant leurs périodes d'incarcération. Dans des conditions humaines évidemment,mais des conditions adaptées à leurs force physique. Ils ont exercé des violences donc on suppose que certains sont forts, bien bâtis, certaines institutions comme les eaux et forets ou les abbatoires... ont besoin de main d'oeuvre. Faisons les travailler pour gagner le pain et le logis qu'ils ont en prison et pour comprendre ce qu'est se conformer à des horaires, travailler pour gagner sa vie et participer au développement du pays.Apprenons leur que les pauvres gens qu'ils volent ou violentent dans les transports publics ont travaillé dur pour une modique somme et ils s'en contentent parce qu'ils ont décidé de rester honnêtes ! apprenons leur que les routes, les transports en commun, les poubelles dans les rues,... sont financés en partie par les taxes des salariés qui travaillent dur et se conforment à des horaires, des restrictions,... Faisons les travailler dur pour les éduquer. certaines vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent des détenus faisant la fête affirmant qu'ils sont mieux en prison, parce qu'ils peuvent manger et dormir voir se doucher, voir la télé tranquille et faire la fête entre eux...ils exigent même de leurs familles de leur ramener à manger, cigarettes et les pauvres s'exécutent parce qu'ils savent quand ils sortir et revenir !!! Ne mettons pas tout sur le manque d'emploi, avez-vous déjà rencontré celui qui a fabriqué une bouilloire sur un "nafekh" et qui fait les petits déjeuners pour les chantiers ? avez vous déjà vu le vendeur d’œuf ambulant,les femmes de ménage,... ils ont tous CHERCHE et trouvé un emploi, ils gagnent peu voire très peu, mais quand ils sortent dans la rue, ou prennent les transports en commun ils se vont voler et violenter par le récidiviste qui, lui, aussi a décidé de son emploi !

Le camp de travail administré par des sociétés privées et la solution, et couterait moins cher que 2 milliards de dirhams. Il y a un besoin et un marché à saisir au Maroc pour les investisseurs

Pas de bloeufons la vraie raison des récidivistes et peines assouplis et grâce royal qui n'atteint que cette majorité de détenus criminelles afin d'activités judiciaire et sécurité

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