Plusieurs médias européens, notamment ceux des courants écologistes, mais aussi de grands titres nationaux ou régionaux comme par exemple La Provence à Marseille, se sont, cet automne, enthousiasmés pour ce qu’ils ont appelé «les mosquées vertes du Maroc».
Qu’en est-il? Selon certains de ces médias, c’est dès 2014 que le gouvernement marocain, et en particulier le ministère des Affaires islamiques du Royaume chérifien, a commencé sans bruit à établir un plan d’«économies d’énergie» à travers l’équipement de 60 mosquées de six villes, par exemple la célèbre Mesjid Sunna dont le haut minaret du XVIII° siècle domine le cœur de Rabat. Dans ces sanctuaires-pilotes, le but est de réduire rapidement de 40% leur facture énergétique. A en croire la radio France-Culture, cet objectif vient d’être atteint à la mosquée Sunna.
15.000 des 50.000 mosquéesCe plan d’économies est prévu pour l’instant au profit de 15.000 des 50.000 sanctuaires musulmans du Maroc, plan devant s’appliquer pour commencer à 600 édifices religieux d’ici à 2020, en attendant une généralisation progressive. Actuellement, la consommation moyenne d’énergie de chaque mosquée marocaine serait de 90 kw/jour.
La pose d’ampoules basse consommation, appelées comme les autres «bola» au Maroc, en langage courant, a lieu en ce moment à l’intérieur de nombre de bâtiments cultuels tandis qu’à l’extérieur, sur toits et terrasses, on pose ou on va poser des panneaux photovoltaïques pour capter une part d’énergie solaire. L’eau chaude à volonté pour les ablutions rituelles a même été promise à terme aux pratiquants dans plusieurs mosquées du pays, ainsi que l’air conditionné frais l’été dans les régions les plus chaudes.
Éoliennes et panneaux solairesAttendons de voir constatée par les fidèles, la concrétisation de ces promesses de confort et espérons aussi que des panneaux solaires marron ou bien des éoliennes gigantesques, comme près de la cathédrale normande de Coutances, en France, ne viendront pas nuire à l’esthétique des mosquées de Chérifie comptant dans l’histoire de l’art arabo-islmaique, comme à Taza, Marrakech ou Moulay-Idriss-Zehroun.
«En attendant», notait un stagiaire marocain à l’université d’Aix-en-Provence, en feuilletant les journaux locaux, «ça fait plaisir qu’on parle de mosquées pour autre chose que des prédications djihadistes ou bien des caches d’armes…»
Inchallah, les mosquées du Maroc auront peut-être bientôt droit doublement au qualificatif de «vertes»: pour leur caractère musulman et pour leurs équipements écologiques…