Le 2 avril dernier, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a déféré devant le parquet compétent près la Cour d’appel de Casablanca 8 individus, dont Hassan Tazi, le célèbre chirurgien plasticien, et son épouse. La raison? Leur implication présumée dans une affaire d’escroquerie en lien avec des factures de soins médicaux.
Selon un communiqué de la DGSN, l’enquête a révélé l’implication des mis en cause dans "la constitution d’une bande criminelle visant à collecter des sommes d’argent auprès de bienfaiteurs afin de s’acquitter des frais d’hospitalisation de patients démunis, soignés dans la clinique où exercent la majorité des suspects".
Plusieurs individus comparaissent en état d’arrestation dans le cadre de cette affaire qui a secoué le monde médical au Maroc. Parmi eux, Hassan Tazi, dont le comité de défense a formulé une demande relative à sa liberté conditionnelle auprès de la Cour d’appel de Casablanca.
Lors de l’enquête préliminaire, Hassan Tazi a assuré au juge d’instruction qu’il ignorait ce qui se passait dans sa clinique, arguant du fait que tout ce qu’il y faisait était destiné à rendre service aux plus démunis. Celui qui se plaisait à se faire appeler "le chirurgien des pauvres" clame ainsi son innocence et jette son dévolu sur ses collaborateurs.
En attendant le verdict de la justice, l’éclatement de l’affaire et sa couverture médiatique a déclenché un mouvement de nouvelles plaintes, relève Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 12 avril. Les plaignants, qui se considèrent "victimes" du chirurgien et ses collaborateurs, souhaitent se constituer partie civile dans le cadre du procès en cours.
Selon le quotidien, la majorité des plaintes enregistrées jusque-là émanent de femmes qui ont souffert de négligence médicale. Ces femmes avaient pourtant reçu des promesses pour remédier aux dommages subis. Loin s’en faut! Selon leurs témoignages, elles ont été filmées et montrées sur les réseaux sociaux alors que le résultat n’était pas à la hauteur des attentes.
Les investigations menées par la Sûreté nationale avaient permis l’interpellation de la principale prévenue, qui prenait contact avec les patients et les prenait en photo sous prétexte de leur venir en aide, avant de se servir de ces photos pour amasser d’importants dons, justifiés par des factures falsifiées, en complicité avec ses complices.