L’affaire du «massacre des oiseaux» de Marrakech vient de connaître un tournant spectaculaire et prend une nouvelle dimension. Les services des Eaux et forêts de la province de R’Hamna ont en effet reçu officiellement ordre de verbaliser la société qui détient les droits de chasse dans cette zone pour infraction à la loi, nous apprend le quotidien Al Massae dan son édition du week-end des 24 et 25 août.
D’après l’enquête, il s’est avéré, poursuit le quotidien, que l’agence touristique à laquelle cette société a concédé les droits de chasse ne dispose d’aucune autorisation pour organiser des parties de chasse, ni exploiter le périmètre de chasse géré par la société en question en vertu d’un contrat de location signé avec l’Etat.
Cette affaire très suivie, sur les réseaux sociaux et par le milieu associatif, a mis en branle les services des Eaux et forêts. C’est ainsi, affirme le quotidien, que la Direction provinciale des Eaux et forêts a ordonné au président de la Zone forestière de Jbilat ainsi qu’au chef de l’Unité de chasse à la direction provinciale de relever toutes les infractions et les dysfonctionnements qui ont conduit à ce massacre abjecte commis par un groupe de touristes originaires du Golfe.
Cet ordre fait suite à une enquête menée par une commission centrale des Eaux et forêts qui s’est rendue plus tôt à la direction provinciale du Haut Atlas. Laquelle enquête a été diligentée par le Haut commissariat aux Eaux et forêts suite au tollé soulevé par cette affaire. En effet, les usagers des réseaux sociaux ont largement partagé, rappelle le quotidien, des images et une vidéo dans lesquelles des touristes originaire d’un pays du Golfe exhibaient le résultat d’un massacre de près de 1.490 oiseaux, des tourterelles orientales, exterminées en à peine trois heures de chasse.
Ce massacre, souligne le journal, a soulevé une vague d’indignation aussi bien sur les réseaux sociaux que de la part des associations de chasse et de protection de l’environnement et même des syndicats. Les associations de chasse ont ainsi publié un communiqué dans lequel elles appellent les autorités compétentes à sanctionner sévèrement l’agence touristique qui a organisé cette partie de chasse sans avoir les autorisations nécessaires.
Pour sa part, le Syndicat national des Eaux et forêts a diffusé un communiqué dans lequel il condamne ce massacre et son exhibition sur les réseaux sociaux. Il a également fait part de son intention de suivre cette affaire dans ses moindres détails jusqu’au bout. Le syndicat appelle de même le Haut commissariat des Eaux et forêts à enquêter sur tous les cas d’abus dénoncés dernièrement par les citoyens et les associations de chasse. En même temps, poursuit Al Massae, le syndicat a exigé un contrôle renforcé sur les agences touristiques qui organisent des parties de chasse, tout en appelant le ministère de tutelle à mettre en place, sans tarder, une nouvelle stratégie relative au secteur.