Le 1er mars, un communiqué de la DGSN annonçait que la Brigade régionale de la police judiciaire (BRPJ) de Rabat avait ouvert une enquête judiciaire à l’encontre de deux individus, dont un receveur principal de l’Administration fiscale des impôts, en relation avec une affaire de détournement de biens publics et blanchiment d’argent portant sur près de 39 millions de dirhams.
Le principal suspect dans cette affaire, selon la même source, aurait versé d’importantes sommes d’argent sur le compte d’une «société de façade» au nom du deuxième prévenu sous prétexte d’imputation de l’excédent d’impôt sur les sociétés.
Lire aussi : Rabat: le receveur principal du fisc accusé de détournement de 39 millions de dirhams
L’argent détourné, selon la DGSN, aurait servi à l’acquisition de fonds immobiliers et mobiliers, alors que le reste a été injecté dans des comptes bancaires.
Le lendemain de cette annonce, soit le samedi 2 mars, l’Ordre national des comptables publics, relevant du ministère de l’Economie et des finances, tenait à Casablanca une réunion urgente de son Bureau exécutif pour examiner cette affaire.
Un communiqué de cette instance, dont une copie est parvenue à Le360, essaie de mettre les choses au point.
Ainsi, ledit ordre a condamné de tels agissements qui constituent en même temps «un grave crime contre l’argent public, l’Administration et l’Ordre».
Lire aussi : Anti-blanchiment: l’ACAPS serre la vis
Ce même ordre affirme que le principal accusé dans cette affaire n’a aucune relation avec cette instance et qu’il était même nouveau dans ce corps de métier.
Après avoir salué le travail des services de sécurité qui a permis d’élucider cette affaire et de récupérer les deniers publics dilapidés, l’Ordre a annoncé qu’il se constituait partie civil au vu du dommage moral qui lui a été causé ainsi qu’à ses membres.
Cette affaire a été l’occasion pour les comptables publics de remettre sur le tapis un paquet de revendications.
Lire aussi : Rabat: un ancien directeur de l’hôpital Avicenne entendu dans une affaire de détournement
Ainsi, leur Ordre demande l’élaboration d’un statut spécial des comptables publics, la mise en place d’un institut national de formation et l’unification des systèmes d’information des Douanes, de la Direction des impôts et de la Trésorerie générale.
Le métier de comptable public est régi par le décret 91-98 promulgué le 24 décembre 1998.
L’affaire du détournement de 39 millions de dirhams, affirment nos sources, est toujours en instruction par les enquêteurs de la BRPJ de Rabat.