Un fusil de chasse Browning calibre 12 mm, un fusil mitrailleur marque FAB de calibre 7,62 mm, une carabine à billes et à canon, un chargeur pour fusil mitrailleur, 4 chargeurs pour fusils, 300 balles intactes, 30 cartouches pour fusil de chasse, 5 bombes fumigènes, 3 sabres, 2 longs couteaux, 2 bâtons à décharge électrique... Une véritable arsenal de guerre saisi chez les quatre braqueurs du fourgon de Tanger, a été présenté ce matin à la presse au BCIJ.
Ces armes à feu et munitions ont été introduites au Maroc à partir de la Belgique par un des quatre membres de la bande arrêtés, a déclaré Abdelhak Khiam, le patron du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), lors d'une conférence de presse tenue samedi 22 août au siège du FBI marocain à Salé.
Le matériel saisi lors de l’arrestation des braqueurs est digne d’un film d'action hollywoodien. En plus d’une tronçonneuse puissante pour forcer les fourgons blindés, un matériel sophistiqué d’interception des communications a été trouvé en possession des auteurs de l’attaque du 13 août avec plusieurs unités de scanner de fréquence VHF. Les braqueurs pouvaient écouter les communications du fourgon et une fois arrivés à la place du hold up, ils brouillaient les communications en direction de la police. Un équipement de brouillage des GSM a été également été saisi. Et ce n’est pas tout: un lot de mouchards a également été découvert lors des perquisitions. Ce mouchard pouvait être collé à n’importe quel GSM et permettait de suivre la ou les personnes cibles. Enfin, une mini caméra de suivi à distance, à l’aide d’un moniteur, faisait partie de la panoplie. Le matériel saisi montre que le brigandisme au Maroc a bien évolué et nécessite désormais des moyens et des modes opératoires sophistiqués de la part de la police.
Les quatre hommes, dont deux belgo-marocains, ont été arrêtés en un "temps record" après la tentative du hold-up, a-t-il affirmé, "grâce à une meilleure coordination entre services ayant agi sous la supervision et les instructions d'une même entité sécuritaire à savoir la Direction générale de la sûreté nationale" (DGSN).
Lors de la conférence de presse, Abdelhaq Khiam n'a pas dévoilé l'identité du cerveau du braquage de Tanger. Mais selon une source sécuritaire, ce dernier répondrait au nom de Mokhliss Laabouch, un "récidiviste notoire connu de la police belge".
Le patron du FBI marocain a en outre confirmé les indices d'une piste djihadiste tout en se montrant prudent ."Un des quatre membres de la bande est engagé sur le plan religieux… Seule l'enquête du parquet pourrat établir les liens avec le terrorisme jihadiste. Nous avons à ce stade de l'enquête des suspicions", a-t-il conclu.
Haschich et matériel d'emballage
La police a également saisi dans la ferme qu'occupait ce dernier une quantité de plants de haschich et du matériel d'emballage. Reste à savoir selon M. Khiam, si la culture de la drogue servait à la propre consommation du cerveau de la banque ou était destinée à un autre usage.
Mais les braqueurs n'en étaient pas à leur coup d'essai. Avant le braquage de Tanger, la bande des quatre malfaiteurs avait mené quatre opérations criminelles dont les deux principales sont le hold-up du 24 février 2014 également à Tanger et le vol le 27 novembre 2013 dans la ville du Détroit d'une voiture de luxe dont le propriétaire a été assassiné.
Les quatre mis en cause sont toujours soumis à une enquête approfondie par la police. Ils sont actuellement incarcérés à Salé, dans les locaux de la BCIJ. Dès la fin de leur audition et du délai légal de leur garde à vue (en principe le 25 août), ils seront présentés au parquet général en vue de leur inculpation et de leur mise en détention préventive.