Dans son édition de ce jeudi 27 juin, Assabah lève le voile sur l’affaire de "la liste". Rappelez-vous, il y a de cela quelques semaines, une liste révélant les noms de plusieurs personnes, notamment de patrons connus, s’adonnant à la consommation de drogues dures avait circulé sur la Toile. Au lendemain de sa diffusion, les autorités avaient mené leur enquête qui s'était soldée par l'arrestation d’une notaire soupçonnée d'être l'auteur de cette "fausse liste".
Le journal affirme que la mise en cause avait pour "objectif de dénoncer et de faire arrêter toutes les personnes citées dans cette liste. L’idée lui serait venue après un séjour d’un an et demi à la prison de Oukacha pour abus de confiance". A en croire les propos relayés par le quotidien, la notaire aurait pris contact avec un "ami de la famille", propriétaire d'un site d’information. "Elle lui aurait demandé de lui rendre service en publiant la fameuse liste des "marchands de la mort" qu’elle gardait dans un vieil ordinateur depuis 2003. "L’échange s’est déroulé à Rabat", enchaîne le journal, avant de préciser que "les protagonistes ont tous deux été entendus par la police".
Pas de preuves !
Dans sa déposition, le journaliste reconnaît ne pas avoir respecté les règles déontologiques du journalisme et notamment le respect de la vie privée. Si les interrogatoires ont permis d’en savoir plus sur le fond de l’histoire, l’enquête menée par la police auprès des personnes citées dans la liste n’a pas donné grand-chose. En effet, sur les dizaines de personnes mentionnées, seules quatre d’entre elles ont pu être contactées, les autres ayant changé d’adresse et de numéro de téléphone.
Assabah avance par ailleurs que les quatre hommes d’affaires entendus par la police ont nié toute addiction à une quelconque drogue. D’un autre côté, ni la notaire, ni le journaliste n’ont été en mesure d’apporter des preuves matérielles ou visuelles prouvant la véracité de cette fameuse liste. Autant dire que les deux individus risquent fort d’être inculpés notamment pour "diffamation, insulte et injure", comme l’explique Assabah.
"Vérifier les informations", "respecter la vie privée"... sont autant de règles déontologiques sur lesquelles repose l'exercice des métiers du notariat et du journalisme. Des règles bafouées par les deux personnes poursuivies dans cette affaire.