C’est une affaire qui remonte à 2019 mais dont les péripéties judiciaires, qui se poursuivent encore aujourd’hui avec une nouvelle décision, constituent un précédent. Les parents d’élèves de l’École André Chénier, à Rabat, viennent d’obtenir de nouveau gain de cause dans leur bras de fer avec la direction de l’école, à qui ils reprochent le rallongement de la durée de l’enseignement de la langue arabe.
C’est en tout cas ce que rapportent des sources citées par Al Akhbar dans son édition du lundi 6 février. Pour rappel, l’École André Chénier est un établissement de l’AEFE (Agence pour l’Enseignement français à l’Étranger). Depuis 2019, des parents d’élèves lui reprochent d’avoir fait passer le quota des heures d’enseignement de l’arabe pour les élèves du CE1 et du CM2 de 3 à 5 heures, soit deux heures de plus par semaine. Et pour faire valoir leurs droits, ils ont décidé de porter l’affaire devant la justice française. C’est dans ce cadre qu’un premier jugement du tribunal administratif de Paris leur avait donné raison à l’époque.
Comme l’explique le journal, la décision du tribunal a ensuite été soumise au Conseil d’État français afin de l’acter définitivement et d’ordonner l’annulation du prolongement des heures d’enseignement de l’arabe. A partir de là, ajoute le quotidien, l’affaire prend une tournure plus diplomatique, avec l’appel interjeté par l’AEFE. Cette dernière a motivé le rajout des deux heures d’enseignement de l’arabe par la Déclaration d’intentions signée entre la France et le Maroc en 2017 et portant sur le renforcement de la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’enseignement. Il faut dire aussi que la décision de l’AEFE dans cette affaire ne concerne pas que l’École André Chénier à Rabat, une note ayant été diffusé auprès de toutes les écoles afin d’instaurer une nouvelle organisation de l’enseignement dans les écoles en gestion directe au Maroc.
A ce titre, écrit toujours Al Akhbar, l’AEFE considère que les deux heures supplémentaires décriées entrent plutôt dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif EMILE (enseignement d’une matière par l’intégration d’une langue étrangère). Mais, à en croire les sources du journal, cet argument n’a pas suffi, puisque la Cour d’appel du tribunal administratif de Paris, où le dossier a été traité ces dernières semaines, a rendu sa décision le 27 janvier dernier et donné raison aux parents d’élèves. D’après les mêmes sources, le tribunal a considéré que le rallongement de la durée d’enseignement de l’arabe n’était pas un changement mineur dans l’organisation de l’enseignement, puisqu’il touche le cœur du système d’enseignement des écoles françaises au Maroc.