Le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, a révélé mardi, dernier devant la Chambre des Conseillers, que 52.000 élèves sur 700.000 avaient quitté, cette année, les écoles d’enseignement privé pour rejoindre les établissements publics. Le ministre a souligné que son département s’employait à préparer une étude de terrain pour connaître les raisons qui ont poussé les familles à transférer leurs enfants de l’enseignement privé à l’enseignement public. En réponse à la question d’un Conseiller istiqlalien sur les augmentations récurrentes des frais d’inscription et de scolarité dans les écoles privées, le ministre affirme que «l’école publique dispose, aujourd’hui, de facteurs attractifs auxquels a contribué la loi-cadre de l’enseignement qui a créé une forte mobilisation pour rétablir la confiance dans l’école publique. Cette même loi comprend plusieurs dispositions visant à rehausser le niveau de l’enseignement privé. Du coup, il sera procédé à l’actualisation et à la révision du cadre juridique régissant ce secteur, ainsi que la fixation et la révision des frais d’inscription et de scolarité».
Il faut savoir, ajoute Amzazi, que la loi n° 06/00 régissant l’enseignement privé ne prévoit pas le contrôle des frais de scolarité par le ministère de tutelle et ne lui permet pas de fixer les frais d’assurance. Mais il est clair, enchaîne-t-il, que les articles 13 et 14 de la loi-cadre vont contribuer à provoquer un ensemble d’amendements sur le système de l’enseignement privé.
Le ministre a révélé, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 17 octobre, que ces amendements contribueraient à généraliser la scolarisation gratuite pour les catégories démunies dans le monde rural. Amzazi a par ailleurs reconnu que le secteur privé connaissait un sacré désordre, en l’absence de tout contrôle du ministère de tutelle. Des sources bien informées soulignent qu’une commission spéciale est en train d’étudier un projet visant à apporter des amendements à la loi régissant les écoles privées. Ce texte sera présenté au conseil du gouvernement et au Parlement lors de la prochaine session législative.
Avant de terminer son intervention, le ministre a anticipé les résultats de l’étude sur les raisons qui ont poussé 52.000 élèves à déserter les écoles privées pour rejoindre les établissements publics. Amzazi explique cette mutation par le fait que l’école publique a atteint un niveau qui lui a permis de bénéficier, à nouveau, de la confiance des Marocains. Les justifications du ministre font suite aux critiques des parlementaires de la Chambre des conseillers qui dénoncent la cherté de frais de scolarité allant de 700 dirhams pour le primaire à 2.000 dirhams et plus pour le secondaire.