Cette fois, c’est la bonne. C’est en tout cas l’engagement pris par les responsables du conseil de la ville de Casablanca, avec à leur tête la maire Nabila Rmili. Réuni jeudi dernier, ledit conseil a adopté, notamment, le projet de création d’une toute nouvelle décharge, censée se substituer à l’actuelle qui arrivera à saturation dans 3 ans. Et c’est justement le délai que se sont donnés les élus de la capitale économique du pays pour que la nouvelle structure voit le jour.
Plus qu’un simple dépotoir, la future décharge intégrera une usine de traitement et de revalorisation des déchets, promet la maire de Casablanca. «Le terrain (260 hectares) est d’ores et déjà acheté grâce au concours précieux du ministère de l’Intérieur. La nouvelle décharge sera dédiée non pas uniquement à l’enfouissement des déchets, mais à leur traitement et revalorisation», s’engage la maire.
Située dans la commune de Mejjatia à Médiouna, la nouvelle décharge coûtera la bagatelle de 1,5 milliard de dirhams, dont 500 millions de dirhams pour la seule acquisition du terrain. Le financement verra l’intervention de plusieurs acteurs, publics et privés, ajoute Nabila Rmili. La revalorisation des déchets permettra de générer du biogaz à même de servir dans l’électrification de la ville, un traitement à part des lixiviats et un tri en vue d’une réutilisation du carton et du plastique. «Nous ne voulons surtout pas répéter les erreurs du passé quand les déchets culminaient à 70 mètres de hauteur dans l’ancienne décharge. Aujourd’hui, nous comptons travailler suivant les meilleures normes, à l’image de ce qui se fait dans les grandes villes dans le monde», assure la maire.
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Et d’ajouter que d’autres actions suivront, notamment la mise en place de bacs de tri des déchets dans l’ensemble des artères de la ville. «Nous lançons à ce propos une opération pilote au niveau de 16 ensembles résidentiels, dans autant d’arrondissements de la capitale économique et nous agirons en fonction des premiers résultats de ce test», précise Nabila Rmili.
Secrétaire du conseil de la ville, Abdessadek Mourchid explique le retard pris dans le lancement de la nouvelle plateforme par les complexités liées au choix de l’endroit devant l’abriter. «Nous avons eu de nombreux problèmes tant avec les propriétaires des terrains qu’avec la commune. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons opté pour l’actuelle décharge de 36 hectares, à titre provisoire. Maintenant, c’est derrière nous», déclare-t-il.
Ahmed Brija, président de la commission des services publics du conseil de la ville précise pour sa part que la gestion des déchets engloutit pas moins du tiers du budget dudit conseil, soit 1 milliard de dirhams par an «consacré uniquement au ramassage et à l’enfouissement». «La nouvelle structure s’inscrit dans un plan national de requalification des décharges au Maroc, centralisé par le ministère de l’Intérieur. Ce que nous recherchons, c’est installer une nouvelle culture s’agissant de la gestion des déchets dans notre pays. Et un projet comme celui de Casablanca ne pouvait plus attendre», souligne Ahmed Brija. Casablanca suivra en cela le modèle de pays comme l’Italie, la France ou la Turquie. «Nous nous sommes également appuyé sur des études allemandes et américaines», ajoute-t-il. Vivement.