Le gouvernement de la république fédérale d’Allemagne négocie des accords migratoires avec six pays au moins, parmi lesquels se trouve le Maroc, dans le but de combler le manque de main-d’œuvre qualifiée d’une part et de réduire l’immigration irrégulière d’autre part.
Le journal allemand Tagesspiegel rapporte les propos émis, mercredi dernier, par le porte-parole du ministère de l’Intérieur: «On peut citer les discussions en cours avec la Géorgie, la Moldavie, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan ainsi que les préparatifs de pourparlers avec le Kenya et le Maroc», en précisant que la formulation des accords de migration exige la discrétion dans de nombreux cas. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 11 août, que les pourparlers se concentrent particulièrement sur la Géorgie et la Moldavie qui sont des candidats probables pour l’adhésion à l’Union européenne (UE).
Le représentant spécial du gouvernement fédéral pour les accords migratoires, Joachim Stamp, a souligné que «la Géorgie et la Moldavie sont prioritaires d’autant qu’ils veulent établir des partenariats». Ces pays, poursuit le même intervenant, sont particulièrement importants car «plus de 10 % des demandes d’asile refusées en Allemagne émanent d’eux. Autant dire que ces accords soulageront les municipalités et les tribunaux allemands».
Selon Al Ahdath Al Maghribia, en ce qui concerne la réussite des accords avec l’Ouzbékistan et le Kirghizistan, le représentant spécial Joachim Stamp a indiqué que lors de sa visite, la semaine dernière, dans ces deux pays, il a trouvé des «jeunes travailleurs engagés et très qualifiés qui parlent couramment l’allemand et dont nous avons besoins en tant qu’ouvriers spécialisés». D’autant plus, ajoute-t-il, que les représentants des deux gouvernements lui ont promis une «coopération étroite» en ce qui concerne la récupération des demandeurs d’asile qui n’ont pas été acceptés par les services compétents allemands.
Face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée en Allemagne, l’experte en économie Monica Schmitz a appelé à une migration annuelle de 1,5 million de personnes. Et de préciser que l’Allemagne a besoin de 400.000 travailleurs supplémentaires chaque année: «Dans la mesure où de nombreuses personnes quittent le pays à nouveau, nous avons besoin d’une main-d’œuvre supplémentaire, soit 1,5 million de personnes».