Le syndicat national de l’enseignement (SNE) affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) a protesté contre la diffusion de la série télévisée «Ouled Izza» diffusée sur la chaine Al Oula en ce début de ramadan. En effet, le contenu de cette série porterait atteinte à la dignité des personnels de l’Éducation nationale.
Le SNE a demandé à la Haute autorité de la communication télévisuelle (HACA) d’obliger la chaine à présenter des excuses officielles aux personnes concernées. Dans sa plainte, le SNE «considère que le premier épisode de cette série présente de façon dégradante l’instituteur/professeur, à grand renfort de stéréotypes contraires à l’éthique professionnelle et en cherchant à le transformer en un sujet d’humour grossier au lieu de le présenter comme un exemple à suivre».
Les séquences qui ont été diffusées dans le premier épisode, poursuit le syndicat, sont irrespectueuses à l’égard de la place qu’occupe l’enseignant dans la société et prennent délibérément pour cible l’école publique. Le SNE estime qu’elles dévalorisent les efforts considérables déployés par les enseignants pour améliorer le système de l’éducation et de la formation.
«Nous protestons vigoureusement contre l’image donnée à l’enseignant qui ne reflète pas la réalité ni artistiquement, ni thématiquement. Par conséquent, nous vous demandons (HACA) de prendre les mesures qui s’imposent et d’obliger la chaine qui diffuse cette série de présenter des excuses officielles aux femmes et aux hommes de l’Éducation nationale».
Ce n’est pas la première fois qu’une corporation saisit la HACA sur pareil sujet, rappelle Al Ahdath Al Maghribia. En 2021, les avocats avaient vivement protesté contre la série humoristique «Ness Ness» diffusée pendant le mois de ramadan sur la chaine Al Oula. L’Association marocaine des jeunes avocats avait saisi la HACA en lui demandant d’arrêter la diffusion de cette série qui «porte atteinte à la dignité de la profession d’avocat».
Un avocat au barreau de Rabat a même déposé une plainte à caractère urgent réclamant l’arrêt immédiat de la diffusion de la série et une amende de 100.000 dirhams pour chaque jour de retard après publication de la décision. Le tribunal de première instance de Rabat avait rejeté cette plainte, tout comme la HACA qui avait considéré que le droit à la liberté de création «doit être garanti, tout particulièrement quand il s’agit d’œuvres de fiction».
