Le ministre a non seulement plaidé pour les vertus fondamentales sur lesquelles se basent la société islamique pour encadrer le noyau de la famille mais s’est également exprimé sur la différence entre les points de vue du Monde islamique sur la question des Droits de l’homme comparativement aux principes de l’Occident sur ce même sujet.
«En tant que sociétés musulmanes, notre respect pour la culture des Droits de l’homme, ne doit pas se faire au détriment de nos spécificités et de nos valeurs religieuses et civilisationnelles», a déclaré le ministre dans une allocution prononcée devant cette conférence.
Cette rencontre a été dédiée, ce 13 mars 2023, au lancement de la 5ème phase du programme conjoint entre l’Union européenne et le Conseil de l’Europe intitulée «Protéger les Droits de l’homme, l’État de droit et la Démocratie par des normes partagées dans le Sud de la Méditerranée».
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Abdellatif Ouahbi a en outre estimé que «les tentatives de l’Occident d’imposer au Sud la culture des Droits de l’homme suivant les conceptions occidentales suscitent des sensibilités et un refus absolu envers la culture de ces droits au sein de nos sociétés (musulmanes, ndlr), celles-ci se distinguant, selon lui, par ses valeurs religieuses et humaines qui diffèrent du point de vue de l’Occident sur la culture des Droits de l’homme dans sa définition la plus absolue».
Et d’ajouter que «le concept de la famille est sacré dans notre religion, dans notre culture et dans nos valeurs et nous voulons qu’il soit respecté par l’Occident sans que ce dernier nous impose le nouveau concept de la famille qui se veut une culture des libertés et des droits, qu’il faut suivre ». Le ministre a en outre mis l’accent sur la nécessité pour l’Occident de croire au droit à la différence des autres sur les plans intellectuel et idéologique», a-t-il affirmé.
Il a ensuite appelé «au respect de chaque culture sans exclusion de l’autre. Nos sociétés refusent d’approuver le seul et unique concept de la culture des Droits de l’homme du point de vue occidental », a-t-il dit en invitant les pays européens à instaurer un dialogue et à «réviser leurs positions dans le domaine des Droits de l’homme sans pour autant l’imposer dans sa forme absolue aux autres sociétés en particulier musulmanes».
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Le ministre a par ailleurs fait part de ses craintes de voir le conflit des Droits de l’homme ne se «transforme en conflit politique». Abdellatif Ouahbi a d’autre part évoqué les réformes globales que réalise le Royaume du Maroc en particulier en matière des Droits de la femme, de l’enfant et de la famille «sans l’influence d’aucune partie et d’aucune force».
Au contraire, ces réformes ont vu le jour pour «servir l’humanité» et accompagner le progrès du pays sous la direction du roi Mohammed VI, a conclu Abdellatif Ouahbi.
Il faut rappeler que le programme «Protéger les Droits de l’homme, l’État de droit et la Démocratie par des normes partagées dans le Sud de la Méditerranée», également appelé Programme Sud V, vise à poursuivre l’appui aux réformes démocratiques de neuf pays bénéficiaires du Sud de la Méditerranée (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine et Tunisie) à travers la création progressive d’un espace juridique commun entre l’Europe et cette région. Le Programme Sud V est co-financé par l’Union européenne (90%) et le Conseil de l’Europe (10%) à hauteur de 5,5 millions d’euros pour une durée de trois ans (2022-2025). Le Programme Sud V est une initiative conjointe de l’Union européenne et le Conseil de l’Europe qui a fêté son 10e anniversaire en 2022.