Les étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca ont observé ce mardi 28 juin un sit-in, afin de protester contre des réformes annoncées par la tutelle, lesquelles seront mises en œuvre de «manière précipitée et non concertée». Ils fustigent également un «cursus chaotique» et une «qualité de formation non satisfaisante», ainsi que d’autres «dysfonctionnements dans leur cycle d’études».
Approché par Le360, Ayman Fathi, président du Conseil des étudiants en médecine de Casablanca, a pointé du doigt le retard de publication du cahier de charges pédagogique encadrant le troisième cycle des études de médecine, ainsi que l'encombrement alarmant dans les différents services hospitaliers (allant jusqu’à 80 étudiants par service).
Il a aussi dénoncé la politique de l’oreille sourde menée par les ministères de l’Enseignement supérieur et celui de la Santé, lesquels n’ont pas engagé de dialogue avec les étudiants en médecine pour faire avancer les discussions quant au chantier de la réforme des études en médecine.
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Le président du Conseil des étudiants en médecine de Casablanca a aussi relevé la faiblesse des moyens et des budgets alloués à la formation des futurs médecins ainsi que le manque de coordination entre les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé.
Pour sa part, Leila Samane, représentante des étudiants en deuxième année, a expliqué que ce sit-in a été organisé pour que les participants puissent exprimer leur colère et leur rage vis-à-vis des décisions brusques prises par la tutelle, notamment pour ce qui est de la réduction de la durée de formation des médecins généralistes à six ans au lieu de sept ans, et de l’augmentation des effectifs de 20%.
Pour cette future praticienne, il est essentiel d’élargir les terrains de stages hospitaliers et d’améliorer la qualité de la formation médicale avant de prendre de telles décisions, précisant que ces deux revendications ne datent pas d’aujourd’hui, mais de 2011.
Elle a aussi signalé que les étudiants en médecine ont aujourd’hui le droit de savoir quelle sera la durée de leur formation, dénonçant le flou persistant autour de cette question.
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De son côté, Mohamed Amine Yassine, secrétaire général du Conseil des étudiants en médecine de Casablanca, estime que l'augmentation des effectifs de 20% est mal placée, vu que les facultés sont en surcharge, précisant qu’elles ont déjà dépassé leur capacité d'accueil. Idem pour les centres hospitaliers universitaires.
Il signale que la formation hospitalière actuellement dispensée ne permettra pas d’absorber le nombre d’étudiants attendus, notamment à la suite de la décision de la réintégration universitaire des étudiants de retour d’Ukraine dans les facultés marocaines. Il tient à expliquer que ce n’est pas une décision contre ces étudiants, mais qu'elle est due à l'infrastructure inadéquate actuelle.