Une nouvelle vague épidémiologique, portée par le sous-variant «E.G.5.1 5», dit Eris, s’est installée dans plusieurs pays. Cet invité-surprise, identifié comme une descendance de l’Omicron, présente des caractéristiques de transmission rapide et, potentiellement, d’évasion immunitaire, faisant craindre une nouvelle déferlante d’infections. Ainsi, le ministère de la Santé a averti que le Maroc n’est pas à l’abri d’une telle éventualité et a appelé à la poursuite de la vaccination contre le coronavirus et surtout à la précaution. Question: faut-il donc avoir peur d’Eris?
Contacté par Le360, Dr Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique du ministère de la Santé, précise que l’heure n’est pas à la panique, mais à la prudence. «Il ne faut pas s’inquiéter, mais il faut rester vigilant puisque ce sous-variant est en train de devenir dominant dans certains pays. Il a un taux de croissance élevé et il requiert une réelle attention», précise Mrabet, avant de nuancer : «Il n’est pas encore considéré comme un variant préoccupant. C’est-à-dire un sous-variant avec des caractéristiques confirmées de transmissibilité élevée, de contagiosité élevée, de létalité élevée, de gravité élevée ou d’échappement immunitaire confirmé».
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Première précaution à prendre: la vaccination, dont les chiffres, au niveau des différentes doses, sont en stagnation depuis presque une année, révèle notre interlocuteur. «Malheureusement, les chiffres ne sont pas encourageants. La vaccination n’a pas avancé depuis une année, suite à la réduction de la gravité de la maladie. Les épidémiologistes et les experts de santé publique conseillent toujours la vaccination. La réduction de la gravité et de la létalité de la maladie est due à l’immunité acquise par la population mondiale, que ce soit par la maladie ou par la vaccination. Ceci montre bien que l’apport de la vaccination est très visible en termes de réduction de gravité de la maladie», précise-t-il.
La vaccination, une mesure efficace
Dr Mrabet fait savoir que la vaccination demeure une mesure efficace contre les différents variants qui circulent actuellement dans le monde, tout en rappelant que, pour le moment, aucun cas de contamination au sous-variant Eris n’a été enregistré au Maroc. «Le risque de l’émergence du sous-variant est toujours présent. Nous sommes aujourd’hui dans la deuxième phase, la phase de transition ou la phase de post-urgence. Autrement dit, nous sommes passés d’un Covid considéré comme une urgence de santé publique, à un Covid considéré comme une menace pour la santé publique», argumente-t-il.
En clair, le Covid n’est plus une urgence, mais risque de le redevenir à n’importe quel moment. «C’est pour cette raison que, durant cette phase de transition, qui s’achèvera en avril 2025 selon l’OMS, un certain nombre de dispositions est à prendre, notamment la vaccination et la continuité de la surveillance épidémiologique, la surveillance génomique et la communication», note Dr Mrabet.
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Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a récemment adressé une circulaire aux directeurs régionaux de son département, dans laquelle il souligne la nécessité d’assurer une détection précoce des cas, en renforçant la disponibilité et l’utilisation des tests PCR et TAR dans les structures de soins. Celle-ci prône également le respect du protocole thérapeutique de prise en charge des cas et des indications d’hospitalisation. Le ministre a également appelé à renforcer les plans de vaccination, en s’assurant de la disponibilité des vaccins et en ciblant en priorité les populations les plus vulnérables.