Etat d'urgence sanitaire: trois ans de prison ferme pour "le Messie" de Oued Zem

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Revue de presseKiosque360. Mal lui en pris, un individu de Oued Zem s’est pris pour «le Messie», incitant les gens à envahir les mosquées. Au moment de son interpellation, il a agressé un agent de l’autorité.

Le 02/05/2020 à 08h30

«Le Messie», ou «Al Mahdi Al Mountadhar» dans la tradition musulmane, est apparu dans les rues de Oued Zem et en moins de deux, il était en prison. Jeudi, le tribunal de première instance de cette ville de la région de Beni-Mellal-Khénifra, a, en effet, condamné le prétendu «Messie» à trois ans de prison ferme pour, entre autres chefs d’inculpation, agression contre un agent de l’autorité.

L’homme a cassé le nez d’un caïd qui l’a interpellé alors qu’il venait de violer l’état d’urgence sanitaire, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 2 et 3 mai. Non seulement, il a enfreint les dispositions de l’état d’urgence, mais le mis en cause, interpellé mardi dernier, incitait également les gens à en faire de même.

Au moment de son arrestation, il se trouvait dans un état hystérique et ne cessait de crier qu’il était le sauveur et que les gens devaient le suivre pour leur salut, les incitant par la même occasion à sortir dans la rue et à forcer les mosquées, fermées depuis plusieurs semaines dans le cadre des mesures sécuritaires imposées par le coronavirus. D’après le quotidien, le mis en cause affirmait à qui voulait l’entendre que ce virus n’était qu’un «mensonge».

D’après les éléments de cette affaire auxquels le quotidien a pu avoir accès, «le Messie» a été appréhendé par une patrouille des forces de l’ordre, conduite par le caïd, qui menait sa ronde habituelle de contrôle du respect de l’état d’urgence sanitaire dans l’un des quartiers de la ville. Il était clair que l’homme n’était pas dans un état normal, relate le quotidien. Et au moment où les forces de l’ordre ont tenté de l’arrêter, il s’en est pris à eux et s’est dirigé directement vers le caïd auquel il a assené un coup de tête si violent que ce dernier en a perdu l’équilibre.

Le mis en cause a finalement pu être maîtrisé grâce à l’intervention de la police qui a été appelée en renfort. Il a ensuite été placé en garde à vu en attendant d’être déféré devant le Parquet. La procédure a été bouclée rapidement et son procès a eu lieu peu après et s’est soldé par sa condamnation, jeudi, à trois ans de prison ferme. Quant à l’agent de l’autorité agressé, il a été transporté à l’hôpital. Il souffre d’une fracture au niveau du nez et le médecin traitant lui a remis un certificat attestant d’une incapacité physique de plus 30 jours.

Dans le quartier où la scène a eu lieu comme dans le reste de la ville, les habitants n’ont pas caché leur crainte que cet incident ne soit lié à un éventuel projet terroriste. L’affaire de Bjaâd, localité voisine, est encore présente dans l’esprit de chacun. Deux semaines plus tôt, rappelle le quotidien, les policiers avaient dû faire usage de leur arme de service pour arrêter un extrémiste religieux, soupçonné de violation de l’état d’urgence sanitaire et de tentative d’homicide volontaire avec préméditation contre un policier dans l’exercice de ses fonctions.

Par Amyne Asmlal
Le 02/05/2020 à 08h30