Une étude du réseau Chaml pour la médiation familiale indique que les violences dites sociales et, notamment, les violences conjugales, ont augmenté de manière alarmante pendant la période du confinement. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 5 avril, que 44% des femmes au foyer ont subi des violences conjugales. L’étude souligne que 22% des femmes violentées travaillent dans le secteur informel et que la plupart des victimes ont été agressées physiquement à leur domicile (59%). L’étude explique ce phénomène par l’exiguïté des espaces, puisque 38% des femmes violentées l’ont été dans des demeures de moins de 50 mètres carrés.
A ce facteur, il faut ajouter la pression exercée par l’enseignement à distance, qui a quelque peu contribué à l’augmentation de la violence. Il faut signaler que la gent féminine a joué un rôle important dans l’accompagnement des enfants en matière d’enseignement à distance (soit 37%), tandis que seuls 8% des hommes y ont participé. Le réseau Chaml précise que la dénonciation des infractions, au sein de la société marocaine, demeure très limitée. C’est ainsi que plus de 83% des femmes renoncent à signaler les faits. D'ailleurs, 86% d’entre elles n’ont pas connaissance de la loi contre les violences faites aux femmes.
Le quotidien Al Massae rapporte que la dénonciation de la violence a connu un recul pendant le confinement, malgré l’augmentation du nombre de cas. L’étude montre que 71% des interviewées n’ont pas pu signaler leur cas à cause des mesures préventives, qui étaient très strictes au début du confinement. C’est ce qui a contraint les femmes violentées à rester chez elles et à renoncer à toute initiative pour dénoncer cette violence. Encore faut-il savoir, ajoute l’étude, que l’analphabétisme et le manque de maîtrise des moyens technologiques ont constitué des obstacles pour de nombreuses femmes violentées.
D’autres contraintes sont citées par l’étude, notamment la fermeture du tribunal de la famille pendant la période du confinement. Quant au nombre de femmes qui ont subi des violences psychiques, il a augmenté de 21 cas pendant le confinement (de 145 à 164). Il est suivi de la violence économique (114 cas au lieu de 84), de la violence physique (101 cas) et de la violence sexuelle (16 cas), souligne la même étude.