Le meurtre d’un jeune étudiant, survenu début novembre à Tanger, dans son propre domicile, continue d’intriguer l’opinion publique. On en sait désormais un peu plus sur l’enquête qui, au moment où l'on croyait qu'elle piétinait, a finalement bien permis d’identifier la principale accusée dans cette affaire. Et le tout s’est joué sur la photo d’une fillette, utilisée comme photo de profil sur l’application Whatsapp.
Dans son numéro du mercredi 23 novembre, Al Akhbar rapporte des détails jusque-là méconnus sur le déroulement de l’enquête qui, dans un premier temps, semblait mal embarquée. Dès qu’ils ont été informés de cet homicide, les services de police chargés de l’affaire ont tenté plusieurs moyens de parvenir à une piste crédible. Ils ont commencé par l’identification des connaissances du jeune étudiant, notamment les amis qui avaient l'habitude de lui rendre visite. Ensuite, les enquêteurs ont interrogé les concierges de l’immeuble pour tenter de savoir ce qui s’était réellement passé le soir du meurtre, avant de demander ) visionner le contenu des caméras de surveillance du bâtiment, qui se sont avérées être en panne.
Toutes ces tentatives n’ont donc pas permis aux enquêteurs, selon Al Akhbar, d’avancer dans leur enquête. Finalement, les prémices de la première piste crédible sont apparues lorsqu’il a été décidé d’analyser la liste des appels téléphoniques reçus, le jour du crime, par le jeune étudiant. Comme l’explique la publication, les enquêteurs se sont intéressés à cette liste après avoir constaté, sur les lieux du meurtre, la disparition du téléphone et de l’ordinateur de la victime, ce qui les a poussés à s’interroger sur leur contenu.
A ce propos, les enquêteurs ont découvert, sur le téléphone du jeune homme, un appel anonyme reçu quelque temps à peine avant son décès. Cette piste a conduit les enquêteurs chez un serveur de café habitant la ville voisine de Martil. Le journal explique que l’homme a nié tout lien avec l’affaire, avant de se voir questionner sur l’identité de la fillette dont la photo était associée au compte Whatsapp du numéro anonyme. En fin de compte, il leur a avoué qu’il s’agissait de la jeune fille de 17 ans aujourd’hui accusée du meurtre du jeune étudiant.
Al Akhbar rapporte que, une fois identifiée, la jeune fille a été interrogée par les enquêteurs auxquels elle a rapidement avoué le meurtre. Selon sa version, elle aurait rencontré la victime sur les réseaux sociaux, avant de décider de la rencontrer réellement. Le jeune homme l'a alors invitée chez lui. D’après l’accusée, c’est pendant qu'ils préparaient le déjeuner ensemble que le jeune homme aurait tenté d’abuser d’elle, la poussant à se défendre avec un couteau qui se trouvait à proximité. Paniquée, dit-elle, elle a alors pris la fuite en emmenant avec elle le téléphone et l’ordinateur de la victime pour éviter qu’on ne remonte jusqu’à elle. Son proche, le serveur, a été informé des faits et a décidé de se rendre sur les lieux pour faire disparaître l’arme du crime. Cette dernière a finalement été retrouvée après les aveux.
Par ailleurs, le quotidien précise que l’enquête n’est pas encore achevée, puisque certaines contradictions ont été repérées dans les versions livrées par la jeune fille et son proche. C’est pourquoi les enquêteurs continuent de tenter de déterminer tous les tenants et aboutissants de ce meurtre qui a secoué la ville du Détroit, le 4 novembre dernier.