Fès-Meknès: après la pluie, les agriculteurs soulagés, mais toujours inquiets

Dans une exploitation agricole dans la région de Fès. (Y.Jaoual/Le360)

Le 24/02/2025 à 12h58

VidéoAprès des mois d’angoisse liés à la sécheresse, les précipitations récentes dans la région de Fès-Meknès ont donné un nouvel espoir aux agriculteurs. Pour autant, l’incertitude persiste: tout dépendra désormais de la poursuite des pluies durant le mois de mars.

Les précipitations tant attendues ont enfin fait leur apparition dans la région de Fès-Meknès, offrant un nouveau souffle aux agriculteurs après une période marquée par l’incertitude. «Quand la pluie est tombée, c’était comme si on venait de nous redonner espoir. On travaille la terre avec ardeur et patience, mais sans eau, il n’y a rien que l’on puisse faire», lance avec un soulagement mêlé de prudence Abdelkrim, agriculteur, devant ses champs détrempés. «Ces pluies nous ont donné du courage, de la force pour repartir de plus belle, travailler nos terres avec l’énergie qu’on commençait à perdre», confie-t-il.

«Le retard des pluies nous a obligés à revoir nos priorités. Mais avec leur arrivée, on espère que tout reprendra son cours normal», poursuit Abdelkrim, précisant que les cultures de blé, d’orge, de pois chiches et de fèves ont enfin trouvé les conditions nécessaires à leur bon développement.

On l’aura compris, l’absence de précipitations avait plongé de nombreux agriculteurs dans le doute. Ahmed, exploitant dans les environs de Fès, décrit l’angoisse qui pesait sur eux ces derniers mois. «Nous scrutions le ciel tous les jours, guettant le moindre signe de pluie. Sans eau, nos champs ne peuvent rien donner. Aujourd’hui, on respire enfin, mais tout dépendra des semaines à venir», fait-il observer.

Ces précipitations permettent aux cultures de redémarrer, notamment celles du blé et des légumineuses. «Si la pluie continue en mars, nous aurons des récoltes bien meilleures que l’année dernière. Chaque campagne, nous devons composer avec l’incertitude climatique. Cette pluie nous donne une chance de sauver la saison», témoigne Ahmed.

Dans les plaines de la région, Mohammed, un autre agriculteur, se réjouit de ces précipitations, mais reste prudent. «Ici, nous plantons principalement des céréales et des légumineuses. Nous avons beaucoup misé sur le pois chiche cette année, car il est plus résistant que d’autres cultures. Avec cette pluie, nous espérons une bonne récolte, mais il faudra que cela continue», estime-t-il.

Lui aussi a vécu ces derniers mois avec une inquiétude croissante. «Lorsque l’on travaille la terre, on sait qu’on est dépendant des caprices du climat. Cette année, jusqu’à il y a quelques jours, nous étions à deux doigts de tout perdre. Maintenant, on se remet à espérer, mais l’incertitude demeure», conclut-il.

Par Youssra Jaoual
Le 24/02/2025 à 12h58

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