Fils d'hommes d'affaires marocains accusés de viol: en France, l’étrange fuite d'extraits de la plainte de la victime présumée

Un avocat.

Robe d'avocate.. AFP or licensors

Revue de presseAlors que les principaux accusés du viol d’une ressortissante française ont été placés en détention préventive, des fuites en France sur ces déclarations, relayées par l’avocate de la victime, laissent beaucoup de questions en suspens à propos de leur contenu, mais aussi du moment choisi pour leur diffusion. Une revue de presse d’Assabah.

Le 24/11/2024 à 19h22

Des questionnements demeurent sur ce qui s’est réellement déroulé lors d’une soirée organisée par l’un des mis en cause à Casablanca, des fils d’hommes d’affaires connus, qui sont accusés du viol en réunion et de la séquestration d’une ressortissante française, exerçant la profession d’avocate.

Au lendemain de la mise en détention préventive de quatre accusés dans cette affaire après leur présentation devant un juge d’instruction, des faits dénoncés par la victime présumée, ayant vraisemblablement fuité de la plainte qu’elle a fait déposer à son retour en France par l’une de ses consœurs, s’ébruitent actuellement.

Assabah de ce lundi 25 novembre relaie que, selon les extraits de cette plainte, de nouvelles personnes se retrouvent impliquées dans cette affaire, alors qu’elles ne faisaient jusqu’ici l’objet d’aucun soupçon.

Le quotidien s’interroge donc sur le moment choisi pour ébruiter l’identité des nouvelles personnes incriminées dans cette affaire, alors même que le Parquet et la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) se chargent de l’enquête, ont d’ores et déjà pu reconstituer le déroulé des faits qui ont eu lieu le soir où le crime présumé a eu lieu et identifié les personnes impliquées.

Assabah rappelle que leur cas est traité selon les dispositions prévues par la législation, les enquêteurs ayant délibérément omis de prendre en considération le rang social dont ils pourraient se prévaloir, du fait du statut privilégié qu’ils doivent à leurs liens familiaux.

Les fuites émanant des déclarations figurant dans la plainte déposée par la victime allant à l’encontre des premiers résultats de l’enquête menée au Maroc, le quotidien s’interroge donc sur «les réelles motivations de cette affaire judiciaire en France».

L’avocate de la victime accuse ainsi l’un des mis en cause d’avoir violé sa cliente, mais aussi de l’avoir droguée, tout en se réservant le droit de retirer cette plainte, comme le prévoient les dispositions du Code pénal français.

Les enquêteurs déplorent aussi l’usage d’«expressions dégradantes envers les services sécuritaires en charge de l’enquête» dans le Royaume, relaie Assabah, qui s’interroge aussi sur les raisons ayant motivé l’avocate de la victime à propos du droit qu’elle s’est réservé de maintenir cette plainte, ou non, pour viol collectif dont a fait état sa cliente, à Casablanca.

La gravité du contenu des fuites émanant de cette plainte, relayés par Assabah, ne s’arrête pas là, car la plaignante affirme avoir connaissance d’un meurtre commis par son violeur au cours d’une bagarre, alors même que ce dernier n’était était âgé que de 18 ans.

La plaignante explique qu’au moment des faits, l’homme s’en était sorti sans être inquiété par la justice, et indique aussi que la famille de ce meurtrier présumé aurait, à cette époque, offert de l’argent à la famille de la victime pour le sortir d’affaire.

Selon le contenu ayant fuité sur cette plainte déposée en France, au soir où ce viol collectif a eu lieu, la victime a listé l’identité de l’ensemble des personnes présentes, et a soupçonné, à un moment donné, que «quelque chose» avait été dissous dans son verre.

Elle précise toutefois qu’elle ne s’était, à aucun moment, sentie mal à l’aise sur place. Cependant, Assabah fait remarquer que la plaignante n’explique pas pour quelles raisons elle n’a pas quitté la soirée plus tôt, malgré ce fait qu’elle avait remarqué.

Beaucoup de questions persistent, dans cette affaire, à propos de «l’approche adoptée par la défense de la victime présumée», indique Assabah, qui précise que, «ce qui est sûr, c’est que l’on devrait rapidement avoir des réponses sur les questions [portant sur ces] soupçons, au regard de la rigueur avec laquelle ce dossier est traité» dans le Royaume par les enquêteurs et, plus globalement, par la justice.

Par Fayza Senhaji
Le 24/11/2024 à 19h22

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Justice doit être rendue quelque soit les circonstances et le statut social des 2 parties. Faisons confiance à la justice marocaine pour que le chapeau soit porté par qui de droit , et en faisant. totale omission de toute considérations particulières. Ose espérer que la présumée victime , ne lâche pas prise sous peut etre la pression ou l usure.. Le préjudice moral dans ces situations est majeur , si ele lâche, elle aura affaire à sa propre conscience de ne s être rendu justice mais après tout , la justice est divine, si elle échappé à celle des homme dieu qui est aux cieux ne capituler pas ...

Personnellement et c'est mon point de vue, ça sent le règlement de compte entre fils de riches et la victime présumée pourrait être une partie prenante dans cette affaire. L'enquête va nous dévoiler les tenants et les aboutissants dans cette affaire. A ce stade, aussi bien les coupables que la victime sont présumés innocents jusqu'à preuve du contraire. Ne pas se laisser impressionner ou intimider par des pressions étrangères hautaines ou des donneurs de leçons en matière de droit, vue la qualité de la présumée victime.

"les enquêteurs ayant délibérément omis de prendre en considération le rang social dont ils pourraient se prévaloir" : normal dans un Etat de droit. Pourquoi le signaler comme si c'était un fait inédit? ou un exploit?

Je suis assez choquée de la manière dont cet article est rédigé. Il est vrai que la présomption d'innocence existe. Cependant la manière de rédiger cet article, sous entend, pour moi lectrice, que la victime aurait manipulée ou complotée contre je ne sais quoi, je ne sais qui … après ma lecture il resort un ton accusateur envers la victime. Cet article ne semble pas donner réellement d’informations sur les faits ou les auteurs présumés dans un registre neutre. En revanche on connaît la profession et nationalité de la victime présumée. Pour que la parole des victimes d’agressions sexuelles aux Maroc se libère, il est important que les médias fassent également un travail de soutien pour se sentir écouté(e)… et cela peut importe la catégorie sociale du ou des présumés coupables.

Judging by what has transpired so far in the media, this story looks just like another «orgy gone wrong»; but with a big twist! First of all, what on earth was a reportedly young, attractive and party animal French lawyer doing in Casablanca, at what’s most likely one of those wild private parties the likes of these spoiled rich kids like to throw; with unlimited spending on everything from drugs, alcohol, sex and so on? It shouldn’t be surprising to anyone acquainted with those types of gatherings that they often turn out to be recipes for disaster. HOWEVER THE SITUATION MAY HAVE BEEN, AT THIS POINT IN TIME, EVERYONE STEP BACK AND LET THE INVESTIGATORS DO THEIR JOB TO ESTABLISH THE FACTS. The findings might be shockingly revealing of the level of decadence within certain «elites»!

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