Les responsables des écoles privées réclament le paiement intégral des frais de scolarité des mois de mai et juin, pour l’enseignement à distance dispensé pendant le confinement. Or, les parents d’élèves estiment que cet enseignement online viole les termes des contrats signés entre les deux parties quant à l’apprentissage présentiel. D’autant que, ajoutent-ils, pour assurer cet enseignement à distance, ils ont été contraints d’engager des dépenses supplémentaires comme l’achat d’ordinateurs, de GSM et l’abonnement à internet.
Face à l’intransigeance des établissements privés, les parents d’élèves ont créé une page Facebook qui a rassemblé 34.000 abonnés en un temps record. Sur la Toile, la plupart des intervenants dénoncent l’attitude des responsables de ces écoles, qu’ils accusent de «vouloir se désister de leur responsabilité nationale en s’obstinant à réclamer le prix de services qu’ils n’ont pas fournis aux élèves, notamment l’encadrement pédagogique, la cantine, le transport».
Mais, au lieu de chercher une solution médiane, les établissements scolaires ont préféré la logique de l’escalade. En réponse à la demande des parents de réduire de 50% les frais de scolarité, certains directeurs d’écoles leur ont demandé de remplir un formulaire on ne peut plus bizarroïde. Le document comprend des cases où les parents d'élèves doivent mentionner s’ils sont propriétaires d’une maison en indiquant, auquel cas, sa surface, et de préciser s’ils bénéficient d'avantages sociaux tels que voiture de service, logement de fonction, gratuité de l’eau, de l’électricité et du téléphone...
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 8 juin, que certains établissements privés menacent de ne pas délivrer les bulletins scolaires des enfants dont les parents auront refusé de s’acquitter des frais de scolarité. D’autres directeurs d’écoles ont menacé de recourir à la justice pour trancher sur les termes des contrats qui les lient aux parents d’élèves sachant, disent-ils, qu’ils ont eux aussi subi des préjudices financiers à cause de la pandémie.
Mais la médiation du ministre de l’Education nationale, Saaïd Amzazi, entre établissements d’enseignement privé et associations de parents d’élèves, a finalement été ponctuée par un accord conclu entre les deux parties. Il faut rappeler que, dans une interview accordée, la semaine dernière, à Al Ahdath Al Maghribia, le ministre de l’Education nationale, Saaïd Amzazi, déclarait avoir reçu la Fédération de l’enseignement privé et les associations représentant les parents d’élèves, pour essayer de rapprocher leurs points de vue. Le ministre avait alors demandé aux Académies régionales de faire la médiation entre les deux parties, en prenant en considération les difficultés financières que connaissent aussi bien certaines familles que certaines écoles privées. Une médiation qui semble avoir porté ses fruits, puisque les deux parties ont conclu un accord lors d’une réunion tenue à l’Académie de Casablanca-Settat. Selon cet accord, les écoles privées s’engagent à poursuivre les cours à distance, à renoncer aux frais de transports et de cantine et à tenir compte des problèmes des familles financièrement affectées par la crise épidémiologique.