Étudiants en médecine et ministère de l’Enseignement supérieur n’auront jamais été aussi loin d’un compromis permettant aux premiers de retrouver le chemin de leurs facultés. Pendant que la tutelle tient mordicus à réduire la durée des études en médecine générale à 6 ans, au lieu de 7 actuellement, les étudiants multiplient les formes de protestations, opposant un niet catégorique à cette «réforme». Au final, 10 longs mois de grève, de boycott des cours et des examens, et des sit-in qui ont atteint leur apogée avec un rassemblement massif organisé le 5 octobre dernier à Rabat, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 8 octobre.
Les uns comme les autres campant sur leurs positions, d’autres acteurs se sont invités aux débats. Il s’agit notamment des enseignants et professeurs de médecine qui défendent le point de vue des étudiants, mais aussi des associations de la société civile. Parmi elles, le réseau marocain de la défense du droit à la santé, qui est monté au créneau pour plaider la cause des étudiants.
Pour le réseau précité, la réduction de la durée des études en médecine impactera négativement la qualité de ces dernières. Si réforme il y a, elle doit commencer par le contenu pédagogique et les moyens utilisés. Le collectif précise que, contrairement à l’idée véhiculée par la tutelle, les études en médecine générale durent bien plus longtemps en réalité. Pour achever son cursus, préparer sa thèse et finir ses stages, un étudiant en médecine a besoin, dans les faits, de 8 à 9 ans. Sans compter les durées supplémentaires à prévoir en cas de spécialisation ou pour la chirurgie.
Donnant entièrement raison aux étudiants, le réseau demande une marche arrière de la tutelle sur son projet de réforme. Il plaide également pour que d’autres acteurs de la société civile se joignent au mouvement des étudiants et les soutiennent.