Le ministère du Transport est sous l’emprise, depuis quelque temps, d’une vague de protestations sans précédent. Ainsi, et depuis la nomination de Abdessamad Kayouh à la tête du ministère du Transport et de la logistique, la tension est montée d’un cran, relaie Al Akhbar de ce lundi 30 décembre.
Le quotidien relaie le contenu d’une lettre adressée au ministre, dans laquelle les ingénieurs et les cadres supérieurs l’appellent à s’empresser de liquider l’héritage de ses prédécesseurs.
«Les ingénieurs travaillant au ministère se sont plaints de la marginalisation et de l’exclusion dont ils sont victimes depuis au moins les 10 dernières années, période durant laquelle les ministres du PJD et du parti de l’Istiqlal se sont relayés à la tête du département du Transport», écrit le quotidien.
Dans leur courrier, les ingénieurs et haut cadres du ministère se sont plaints de «ces ministres qui ont commis un ‘carnage administratif’ contre des compétences du ministère, en installant des proches de leur parti à divers postes de responsabilités, notamment au sein de la direction sensible qu’est la Direction de l’aviation civile, qui relève du ministère».
Les sources citées par le quotidien lui ont confirmé que l’importance de la Direction de l’Aviation civile réside dans le fait qu’elle «supervise un secteur technique à la fois très sensible et stratégique, qui a permis de hisser le Royaume au rang supérieur au sein de la communauté internationale. Un secteur qui est, de plus, soumis à une réglementation et à des normes internationales et non internes. De même que les ingénieurs affectés à cette Direction travaillent aux côtés des différents organismes de sécurité dans le cadre du contrôle aérien».
Ces ingénieurs, poursuit Al Akhbar, ont «aujourd’hui tiré la sonnette d’alarme, pointant du doigt l’ingérence d’un ancien ministre appartenant au PJD dans certains dossiers de la Direction, et ce à travers des partisans de cette formation qui occupent encore des postes de responsabilité».
D’après le quotidien qui cite les ingénieurs mécontents, «la plupart des responsables actuels de la Direction générale de l’aviation civile ont été nommés avec une logique de loyauté, et non de compétence».
Les sources du quotidien ont révélé, de même, que la situation dans cette Direction risque de connaître davantage de tensions et, si cela continue, les fonctionnaires menacent de se mettre en grève, «ce qui pourrait paralyser le mouvement des avions et le transport aérien. À moins que le ministre n’intervienne d’urgence, pour mettre fin à cette situation tendue».
Or, relève un responsable syndical cité par Al Akhbar, jusqu’ici, le nouveau ministre n’a toujours pas tenu une seule réunion avec le personnel de cette direction, pour écouter leurs demandes et suggestions.
Les ingénieurs ont également mis en garde «contre l’anarchie et le chaos qui règnent au sein de la Direction», tout en appelant à sa restructuration, et, pourquoi pas, à la création d’une Agence marocaine de l’aviation civile.