La chambre criminelle de première instance de Rabat va examiner le cas d’un homme d’affaires résidant à Agdal, accusé d’avoir tué un individu franco-tunisien en France en 2011 et de s’être enfuir au Maroc. Le suspect avait disparu de la circulation avant de tomber récemment dans les filets de la police de la wilaya de la sûreté de la capitale, rapporte Assabah du vendredi 10 mai.
Pourtant, le mis en cause avait eu recours à un subterfuge insolite pour échapper à son arrestation. Sa famille lui avait organisé un faux enterrement et avait même pu obtenir son certificat de décès auprès du service de l’état civil de l’arrondissement Hassan. Elle l’avait ensuite présenté à la justice française.
Les faits remontent au 26 mars 2011, jour du décès de sa victime. Selon sa version, la victime était un trafiquant de drogue qui avait tenté de kidnapper sa petite amie. Une violente bagarre à l’arme blanche avait éclaté avant que l’accusé ne prenne la fuite pour se réfugier chez l’une de ses connaissances dans la banlieue de Paris. Toujours selon les propos de l’accusé, la victime a retrouvé sa trace et une nouvelle bagarre a éclaté, qui s’est terminée par un coup de couteau mortel.
Cette version est contredite par la plainte que les autorités judiciaires et sécuritaires françaises ont adressée à leurs homologues marocains dans laquelle il est question d’une dispute à propos d’un chien qui a eu lieu le 27 mars 2011. Le lendemain, le présumé coupable se serait rendu chez la victime pour l’agresser et le rouer de coups de pied avant de le poignarder mortellement.
Le suspect, relaie Assabah, s’est enfui au Maroc le 29 mars en transitant par le port de Tanger Med. Sa mère, qui se trouve à l’étranger, lui a fait savoir que les parents de la victime menaçaient de se venger et que son dossier avait été déféré devant la cour d’assisses de Paris. Il s’est alors procuré un certificat de décès auprès de l’arrondissement Hassan de Rabat et l’a fait envoyer au tribunal précité. Lequel tribunal a remis en question son décès et l’a condamné à 25 ans de prison ferme.
Les investigations de la police ont révélé que l’accusé avait corrompu un agent de police pour savoir si son nom était recherché par la police. Le suspect a été poursuivi par la justice marocaine pour coups et blessures ayant entrainé la mort et utilisation d’un document falsifié. Il a été placé en détention préventive à la prison de Tamesna en attendant son procès.