«Nous avons réuni des spécialistes de divers horizons pour consolider ce débat, sachant que la Clinique de droit, un instrument de formation pratique pour les futurs avocats et magistrats, est appelée à apporter son expertise dans ce domaine», a affirmé la directrice de cette institution, la professeure Ilham Hamdai, en mettant l’accent sur «l’expérience innovante de l’enseignement clinique du droit». Cette structure, créée en 2015, relève de l’Université Mohammed V de Rabat. Elle a organisé ce lundi 16 octobre une journée d’étude sur le sujet. «Lors de cette journée, les intervenants, composés de spécialistes sociaux, du droit et de la religion, ont présenté des propositions liées à la réforme tout en argumentant ces recommandations», a déclaré Mme Ilham Hamdai.
Parmi les points importants évoqués lors de cette journée a figuré l’épineuse question de la tutelle de la femme sur les enfants et le foyer. «Cette question a dominé les débats», a-t-elle dit avant de préciser que les avis de la clinique seront partagés avec diverses parties, notamment avec le comité de pilotage que préside le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Ilham Hamdai a en outre indiqué que la clinique juridique «a déjà contribué à la réflexion sur la réforme du Code de la famille surtout après le discours royal de 2022». La directrice a rappelé que la journée d’étude en question a été organisée en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
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Abdelilah Yaakoubd, le coordinateur du programme au Maroc, a relevé quant à lui une «augmentation des mariages des mineures au Maroc» indiquant que «la place des adolescentes se trouve à l’école». Il a mis en relief le partenariat qui lie le Fonds de l’ONU pour la population avec le ministère marocain de l’Éducation nationale. Inspirée des Law Clinics et autres Legal Advice Center développés au sein des universités anglo-saxonnes, la Clinique de droit de Rabat est née d’un partenariat avec l’Université de Bordeaux et l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable. Cette structure revêt une double portée, académique et sociale, afin de permettre aux étudiants de mettre en pratique les connaissances acquises, et de s’informer sur les problèmes juridiques vécus par les citoyens. La Clinique de droit a permis, également, selon une documentation, «aux particuliers et aux entreprises d’obtenir des conseils à caractère juridique, sous l’encadrement des professionnels de droit. À son tour, la clinique juridique de la FSJES Agdal a apporté de l’aide à la création des cliniques juridiques à l’étranger comme la Tunisie (Tunis Al Manar), l’Algérie (Oran 2), le Mali (Bamako) et le Sénégal (Anta Diop-Dakar)».