L’inquiétude monte chez les citoyens et dans le secteur de la santé, craignant une possible hausse des cas de tuberculose. Des avertissements se multiplient quant à un lien potentiel entre cette maladie et la consommation de lait de vache non pasteurisé ou non contrôlé sanitairement, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 19 et 20 avril.
Cette hypothèse est d’autant plus forte que c’est dans les zones rurales et péri-urbaines que le plus grand nombre d’infections a été enregistré. Des sources syndicales du secteur de la santé, citées par le quotidien, ont d’ailleurs noté «une hausse des cas de tuberculose au cours des trois derniers mois dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, avec une augmentation des admissions au Centre hospitalier régional Moulay Youssef à Rabat».
Pendant ce temps, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) tire la sonnette d’alarme, tout en tenant à rassurer les citoyens. L’ONSSA a ainsi «confirmé la sécurité du lait et de ses dérivés, soulignant qu’il n’existe aucun risque de transmission de la tuberculose par ces produits, qui sont soumis à un contrôle sanitaire rigoureux et précis tout au long de la chaîne de production et de distribution».
Dans un communiqué repris par le quotidien, l’Office a expliqué que «le lait destiné à la consommation est suivi dès l’élevage des vaches, en passant par les étapes de collecte et de traitement dans des unités industrielles agréées, jusqu’aux points de vente soumis à une surveillance continue».
Il a également précisé que le lait et ses dérivés importés «font l’objet de contrôles minutieux aux frontières pour vérifier leur conformité aux normes sanitaires nationales et internationales». Il s’agit évidemment des produits laitiers vendus dans le circuit formel et dont l’emballage porte l’agrément de l’ONSSA.
L’Office n’a, à ce propos, pas manqué d’appeler les citoyens à «éviter de consommer du lait non traité, en particulier celui vendu dans les rues par des vendeurs ambulants, en raison du risque potentiel de transmission de maladies telles que la tuberculose bovine, dû à l’absence de traitement thermique et de contrôle sanitaire nécessaire».
Des sources médicales concordantes, reprises par Al Akhbar, ont justement indiqué que plusieurs cas de tuberculose récemment recensés «pourraient être liés à la consommation de dérivés de lait cru provenant de vaches atteintes de tuberculose bovine, une maladie infectieuse et dangereuse et qui se transmet à l’Homme par la consommation de lait non stérilisé ou insuffisamment traité thermiquement».
De même, des rapports de terrain émanant de certains services vétérinaires ont confirmé que «l’absence de contrôles réguliers sur les troupeaux de vaches, combinée à une faible application des mesures préventives dans les marchés de vente traditionnelle de lait, aggrave le risque de propagation de la maladie».
Cela est particulièrement préoccupant, relève le quotidien, car de nombreux citoyens se fournissent en lait frais auprès de revendeurs non agréés. Dans ce contexte, des professionnels et experts en santé publique ont appelé à renforcer la surveillance des vaches dans les exploitations agricoles, à élargir les campagnes de sensibilisation sur les dangers de la consommation de lait non pasteurisé, et à intensifier les contrôles sur les unités de vente et de transport du lait pour garantir la sécurité de la chaîne alimentaire.
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