Les services des douanes ont décidé de s’attaquer à un trafic florissant: la contrebande de médicaments.
Les agents de l’ADII traquent actuellement les membres d’un réseau impliqué dans le trafic et la vente de médicaments sur internet, en dehors des circuits conventionnels, relaie Assabah de ce jeudi 10 octobre.
L’intervention des services des douanes répond à de nombreuses plaintes déposées par des pharmaciens, qui dénoncent ce trafic qu’ils considèrent comme étant une menace pour la santé publique.
Selon le quotidien, qui cite des sources informées, les médicaments, qui proviennent de pays d’Afrique subsaharienne, sont ensuite acheminés vers le Maroc dans des camions de transport international routier via la Mauritanie.
Les personnes impliquées dans ce trafic font partie d’un réseau international plus vaste, qui opère dans plusieurs pays et qui a des ramifications dans des pays d’Afrique subsaharienne, surtout ceux liés au Maroc par des accords commerciaux.
Après leur introduction sur le territoire national, les médicaments de contrebande sont stockés dans des dépôts répartis sur les zones à forte densité urbaine, et sont ensuite vendus à des personnes qui se chargent de les commercialiser sur internet.
Pour faire cesser ce trafic, indique Assabah, l’ADII a mobilisé sa brigade nationale pour réaliser des opérations de contrôle le long des principaux axes routiers du Royaume, tout particulièrement dans les régions du Sud.
Selon les interlocuteurs interrogés par le quotidien, l’ADII a effectivement pu obtenir des informations confirmant l’existence de ce trafic clandestin de médicaments, alimenté par certains conducteurs de camions de transport international routier.
Un contrôle routier a été instauré et la cabine des conducteurs est systématiquement fouillée, à la recherche d’éventuelles cachettes de médicaments.
Les tensions sur le marché que connaissent certains types de médicaments, explique le quotidien, a encouragé ce trafic.
Les conducteurs de camions TIR ont profité de cette demande pour se livrer à cette activité, afin d’«améliorer leurs revenus», indique Assabah.
Aujourd’hui, cependant, ce trafic est désormais organisé et exercé par un réseau qui opère sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, de l’acheminement des médicaments depuis d’autres pays à leur vente à des particuliers sur internet, en passant par l’ensemble de la chaîne logistique concernant leur transport et leur stockage.
Selon Assabah, cette activité illégale est devenue une source de revenus considérables, d’autant que l’achat de cette marchandise dans d’autres pays est réglé dans d’autres monnaies que le dirham, sans que l’acheteur n’aie préalablement obtenu une autorisation de la part de l’Office des changes.
Fait aggravant, souligne le quotidien, ce trafic est exercé par des personnes qui n’ont aucune qualification dans la vente de médicaments, ce qui devient «un danger pour la santé publique», ont expliqué des pharmaciens dans des plaintes déposées auprès des autorités.