C’est un phénomène répandu dans toutes nos villes. L’occupation de l’espace public par les vendeurs ambulants est un casse-tête pour les décideurs et les autorités. Et pour en finir, il n’y a qu’un seul moyen, affirme le quotidien Assabah qui y consacre un dossier dans son numéro du week-end des 9 et 10 décembre.
La solution miracle, d’après le quotidien, c’est de créer davantage d’opportunités d’emploi dignes et des revenus stables. C’est la seule solution qui, dans la pratique, pourrait, non pas éradiquer le phénomène, mais en réduire considérablement l’ampleur. Sans un revenu stable, les marchands ambulants sont poussés par le besoin à enfreindre la loi et occuper illégalement l’espace public, constate le quotidien.
Bien sûr, explique Assabah, en parlant de vendeurs ambulants qui occupent l’espace public, on ne fait pas référence à une catégorie sociale homogène. Les rapports et les études élaborés par les services sociaux de différentes provinces et préfectures font la différence entre les personnes qui exercent cette activité, connaissant les risques du secteur informel, pour subvenir aux besoins de leur famille et ceux qui considèrent l’informel comme une opportunité de s’enrichir.
Partant de là, les autorités publiques usent d’autres moyens, dont des approches sociales. Elles ont également recours à l’accompagnement et la négociation, tout en faisant montre de capacité d’écoute, pour trouver d’autres activités alternatives génératrices de revenus aux milliers de Marocains qui exercent cette activité.
Et même si l’on s’y prend de la manière la plus sérieuse, il subsiste un obstacle, c’est l’impossibilité de cerner, du point de vue statistique, ce phénomène. Il est impossible de maîtriser le nombre de personnes qui s’adonnent à cette activité ni l’espace de leur mouvement. Il est aussi impossible de prévoir les conséquences d’une intervention d’envergure.
Malgré cela, les autorités ont bien tenté de résoudre cette problématique. L’expérience la plus probante, qui marche dans certaines zones mais pas dans d’autres, ce sont les marchés de proximité. Ces structures ont été mises en place spécialement pour abriter les marchands ambulants, principalement les vendeurs de fruits et légumes.
Mais si cette expérience n’a pas fonctionné partout, c’est que dans la plupart des cas, ces marchés ont été aménagés sur des sites éloignés des zones à forte densité démographique, ou loin de la population cible et des moyens de transport. Leur fréquentation est donc restée très limitée.
Bien entendu, souligne le quotidien, la gouvernance de cette expérience laisse à désirer. Des locaux qui ont été cédés à plusieurs reprises ou mis en location par leurs attributaires initiaux et une gestion aléatoire et anarchique ont fait que ces marchés ont fini par être désertés, et ne répondent donc pas à leur mission initiale.