Lait et produits lactés: les professionnels de la filière s’alarment de la baisse de leur production

Des vaches Holstein broutent du foin, parquées dans une étable. 

Des vaches broutent, dans leur stalle à l'étable.. Freepik

Revue de presseLes professionnels de la filière laitière se disent alarmés par la production laitière, en baisse au Maroc. Alors que les consommateurs finaux ne la ressentent pas encore, la situation du marché pourrait évoluer au cours du mois de ramadan. Une revue de presse d’Assabah.

Le 20/02/2024 à 18h49

À quelques semaines du mois de ramadan, où la consommation de lait et de produits lactés augmente, des professionnels de la filière s’alarment sur les disponibilités en lait dans les marchés et craignent que le niveau de la production laitière actuelle ne permette pas de faire face à la forte augmentation de la demande, habituellement enregistrée pendant le mois de jeûne.

Assabah de ce mercredi 21 février 2024 cite plusieurs professionnels de cette filière de l’élevage, qui font état actuellement au Maroc d’une faible production laitière.

Comparativement aux années précédentes, la baisse qui a été enregistrée dans la production laitière n’est toutefois pas encore ressentie par les consommateurs. Mais cette situation ne va pas perdurer, à les en croire, car au cours du mois de Ramadan, la situation pourrait s’avérer plus compliquée.

Selon des interlocuteurs interrogés par le quotidien, les causes de la baisse de la production de lait au Maroc sont d’abord dues à une succession d’années de sécheresse.

À cette cause, principale, s’ajoute la cherté des aliments destinés au bétail, de même que la poursuite de l’abattage des vaches productrices.

D’après les professionnels de la filière laitière, les différentes mesures prises depuis l’an dernier par les pouvoirs publics, parmi lesquels la subvention des aliments pour le bétail et l’interdiction de l’abattage des vaches productrices, n’ont pas eu l’effet escompté.

En conséquence, ils appellent aujourd’hui à remédier aux problèmes que rencontre ce secteur d’activité, afin que la tendance puisse être inversée.

Parmi les raisons citées pour expliquer l’actuel échec de la production laitière, la faiblesse des contrôles, car malgré une interdiction qui leur a été notifiée, des éleveurs, qui n’ont pas réussi à dégager des bénéfices de leur activité d’élevage de vaches laitières ont préféré céder (voire abattre) leur(s) troupeau(x). En conséquence, le cheptel de ces ruminantes, productrices de lait, se trouve actuellement en chute libre, en ce qui concerne leur nombre.

Des solutions doivent donc être trouvées en urgence, d’autant que de plus en plus de coopératives de production de lait sont confrontées à des situations financières difficiles, certaines d’entre elles s’étant même retrouvées contraintes à une cessation de leurs activités.

Ces coopératives souffrent, en plus de l’actuelle conjoncture de crise, d’une très forte concurrence de la part de structures informelles. Leurs activités auraient conduit à une forte hausse des prix du lait, et des éleveurs profitent de cette situation pour tenter de compenser les pertes qu’ils ont subies et donc d’améliorer leurs marges.

Assabah cite aussi les prix de vente de référence des différentes formes de produits laitiers et lactés, restés stables depuis plusieurs années.

Toutefois, en parallèle, les coûts de production des produits laitiers ont fortement augmenté. Aujourd’hui, de plus en plus d’éleveurs préfèrent donc réduire le nombre d’intermédiaires de la filière laitière, et vendent leur production directement aux commerçants (cafés, épiceries, laiteries, etc.), en se passant en conséquence des centres de collecte que sont les coopératives.

Par Fayza Senhaji
Le 20/02/2024 à 18h49