La campagne de vaccination de masse contre le Covid-19 doit débuter dans les toutes prochaines semaines. Le Maroc s’apprête à vacciner près de 24 millions de personnes entre décembre 2020 et avril 2021. Dans un premier temps, le vaccin de Sinopharm sera reçu par cinq millions de Marocains, le ministère de la Santé ayant déjà acquis 10 millions de doses qui devraient être incessamment livrées.
Ce vaccin chinois a déjà fait l’objet d’essais multicentriques dans une quarantaine de pays, dont le Maroc, et a été testé dans notre pays auprès de 600 volontaires, répartis entre Casablanca et Rabat.
En plus de ce vaccin, le ministère de la Santé a aussi signé un mémorandum d’entente avec le laboratoire suédois AstraZeneca, sauf que les tests cliniques de ce vaccin, actuellement dans leur phase III, n’ont pas eu lieu au Maroc.
Pourra-t-on vacciner les Marocains avec le vaccin d’AstraZeneca, une fois qu'il sera prêt, même sans avoir procédé à des tests cliniques au Maroc?
Le360 a posé cette question au professeur Saïd Moutawakil, médecin, anesthésiste-réanimateur et membre du Comité scientifique de suivi du Covid-19.
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Pour ce spécialiste en médecine, il n’est pas nécessaire d'effectuer des essais cliniques dans l'ensemble des pays où seront administrés les vaccins.
"Aucun laboratoire ne peut imposer à un pays de réaliser des essais cliniques d'un vaccin. Cet essai multicentrique du vaccin chinois au Maroc, c’était un choix", explique brièvement le Pr. Saïd Moutawakil.
Tayeb Hamdi, médecin généraliste, vice-président de la Fédération nationale de la santé est du même avis.
"Ce virus connaît très peu de mutations. Il n’est pas nécessaire de réaliser des essais cliniques au Maroc de tous les vaccins achetés par le pays. D’ailleurs, en Angleterre, par exemple, où a commencé hier la vaccination anti-Covid-19 avec le vaccin de l’américain Pfizer/BioNTech, on n’a pas effectué d’essais cliniques auprès de la population anglaise", explique ce médecin.
Ces derniers jours, plusieurs avis ont évoqué une question plutôt saugrenue: celle d'une "souche marocaine", soit une éventuelle "variante génétique" mais ce propos tenu n'a, explique le Dr Tayeb Hamdi, rien à voir avec les vaccin anti-Covid-19: "c’est le virus qu’on manipule et non les gènes des Marocains", a-t-il précisé.