La flambée des prix n’épargne pas l’agriculture. Sur un ton désolé, mais ferme, les agriculteurs que Le360 a interrogés indiquent qu’ils «souffrent» de l’augmentation des prix qui menace la campagne agricole, déjà soumise aux aléas climatiques. Avec leurs tracteurs, ceux de Skhirat observent un sit-in depuis douze jours, appelant le ministère de l'Agriculture à des discussions.
«Nous demandons que la porte du dialogue nous soit ouverte pour discuter du dossier qui a été déposé au ministère de l'Agriculture, dans le quel nous demandons une subvention sur le gasoil, les engrais, les pesticides, ou encore le fourrage. Nous ne pouvons plus faire face au coût élevé de ces produits nécessaires à notre activité», explique Aissa Lamnouar, un agriculteur rencontré par Le360.
«Aujourd’hui, pour labourer un hectare, il nous faut 8.000 dirhams, au lieu de 4.000 dirhams. Nous n’avons pas encore surmonté les répercussions de la pandémie et de la sécheresse. C’est pourquoi nous appelons le ministère de tutelle à réagir pour qu’on puisse sauver la campagne agricole», ajoute-t-il.
«Nous ne pouvons plus résister à cette flambée des prix! Cette année, je ne pourrai ni exploiter ma terre, ni même vendre mes récoltes, parce que je n’ai pas l’argent qu’il faut pour labourer et me procurer des produits nécessaires au travail de la terre. Mes 17 hectares seront inexploités! Cela me fait mal au cœur!», se désole Miloud El Asri, agriculteur, interrogé lui aussi par Le360.
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Mohamed Mahdi, secrétaire général central de l’Union des syndicats professionnels au Maroc (USPM -secteur de l’agriculture), contacté par Le360, appelle le ministère à accorder aux agriculteurs une subvention directe sur le prix du gasoil ou une exonération de la TVA, afin de sauver la campagne agricole. Il insiste sur le fait que l’agriculture garantit la sécurité alimentaire du pays.
«Dans le contexte actuel marqué par la flambée des prix du carburant, l’agriculteur ne peut pas labourer la terre. Aujourd’hui, le coût du gasoil est plus de 14 dirhams, au lieu de 7 dirhams. Alors que le paysan consomme trois fois plus d'énergie rien que pour labourer la terre. Dès lors, pouvez vous imaginez combien coûte le travail du sol?», s'interroge Mohamed Mahdi.
L'ensemble des agriculteurs que Le360 a rencontrés confirment que ces sit-in se poursuivent depuis lundi dernier, 26 septembre 2022, dans les différentes villes du Royaume, dont Berrechid, Benslimane, Skhirat, Meknès ou encore El Gara.