Célébré depuis des centaines d’années à la mémoire de Moulay Abdellah Amghar, le moussem qui porte son nom revient cette année, après deux ans de pause forcée en raison de la pandémie de Covid-19, avec une nouvelle édition du 5 au 12 août. Art ancestral majeur, la fantasia en constitue un des moments forts avec plus de 140 sorbas et 1.800 cavaliers présents cette année, représentant des tribus influentes de la région et d'ailleurs.
Cette nouvelle édition fait le bonheur des mokadems (chefs) des sorbas qui, interrogés par Le360, n’ont pas hésité à saluer le grand retour de cette manifestation culturelle profondément ancrée dans l’histoire et dans la culture de tout le pays. Pour preuve, ils sont plus de 1 million de visiteurs à se rendre chaque année au moussem Moulay Abdellah. Cette année, les organisateurs s'attendent même à un record d'affluence.
Idriss, mokadem d'une sorba d’El Jadida, a ainsi fait part de sa joie de prendre part à cette édition, après deux années d’absence. Il indique avoir pu renouer avec d'anciens amis, des cavaliers d’autres troupes de fantasia, tout en précisant que son père et son grand-père s'adonnaient à ce sport traditionnel.
Idriss dit aussi qu'il est fier de voir la tbourida classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. «C’est un héritage qu’il faut préserver», a-t-il ajouté.
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Un avis partagé par Zidane Ahmed, un mokadem d'une autre troupe de fantasia d’El Jadida. Il ajoute que «les deux dernières années étaient un peu difficiles pour nous, cavaliers, puisque tous les rendez-vous incontournables de tbourida ont été annulés. Mais, maintenant, nous revivons», tout en faisant remarquer que cette édition est mieux organisée que les précédentes.
«Le moussem Moulay Abdellah Amghar reprend de plus belle. Même avec la hausse du prix de l’alimentation pour chevaux, nous sommes contents de perpétuer les traditions et de participer à cet évènement, quoi qu'il en coûte», déclare Mohamed Belkadi, un mokadem d'une sorba de Youssoufia.
Mohammed Zahidi, président d’une association provinciale de la tbourida, tient à souligner, de son côté, que les organisateurs ont travaillé d’arrache-pied, durant les vingt jours précédant le moussem, en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes, afin de mieux organiser cet évènement.