Les chiffres choc du secteur informel au Maroc

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Revue de presseUne enquête menée par le ministère des Finances et la Banque africaine de développement contribue à dresser le profil du travailleur du secteur informel au Maroc. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 19/09/2024 à 22h36

Une enquête menée par le ministère des Finances et la Banque africaine de développement nous éclaire sur le profil du travailleur du secteur informel. Elle nous aide aussi à comprendre quels avantages cette absence de statut leur procure, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 20 septembre.

Premier élément: le très faible niveau d’éducation des entrepreneurs informels. Moins de 15% ont un diplôme universitaire ou de formation professionnelle. Plus de 20% de ces entrepreneurs ne sont jamais allés à l’école et 25% d’entre eux ont seulement un niveau d’éducation primaire quand 40% ont un niveau secondaire qualifiant ou collégial (24%).

Ces données influent directement sur leurs compétences. Les aptitudes entrepreneuriales fondamentales leur manquent cruellement. Résultat, ils sont engagés dans des activités à faible valeur ajoutée ou un faible niveau de productivité.

L’enquête révèle qu’on trouve plus de femmes et de jeunes dans le secteur informel. Ceci s’explique par le fait que les femmes s’engagent dans des activités à faible productivité, souvent au sein du foyer, et sont donc plus susceptibles d’exercer dans l’informalité.

En parallèle, la probabilité qu’une entreprise soit formelle croît de 2,5% avec chaque année d’âge de son propriétaire. Ainsi, un entrepreneur de 35 ans a 28% plus de chances d’avoir une entreprise formelle qu’un entrepreneur âgé de 25 ans. «Autrement dit, les jeunes et les femmes sont les plus difficiles à déloger de l’informel», lit-on. L’informel est plus présent dans les zones rurales et dans le secteur du commerce.

Les entrepreneurs dans l’informel perçoivent les réglementations et l’instabilité de leur activité économique comme les principales contraintes à la formalisation. L’impôt sur le revenu (IR) est cité comme un frein par près de la moitié des entrepreneurs. L’instabilité de l’activité et les complexités administratives sont également citées par plus du tiers des répondants. Finalement, les réglementations et les charges sociales sont identifiées comme une contrainte.

Par Walid Ayadi
Le 19/09/2024 à 22h36