Un site chinois de vente en ligne inquiète l’industrie textile du Royaume, avec 80.000 transactions commerciales enregistrées en un mois seulement sur le sol marocain. Des chiffres qui hissent la plateforme comme le premier vendeur et distributeur d’habillement et de prêt-à-porter au Maroc, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du 26 avril.
D’après les professionnels, cette infiltration virtuelle du marché du prêt-à-porter relève d’une activité de contrebande déguisée. Car, précise le journal, les achats inférieurs à 1.200 dirhams sont exonérés de taxes douanières. Une situation qui pousse certains réseaux à exploiter ce vide juridique et à importer graduellement des quantités importantes, notamment en faisant appel à d’autres personnes pour faire des commandes en deçà du seuil légal.
Selon le quotidien Assabah, les professionnels ne parviennent plus à concurrencer le site chinois tant les prix proposés sur la plateforme sont largement inférieurs aux leurs. En effet, le site chinois propose une large palette de vêtements et de chaussures à des prix accessibles à une large population au Maroc, ce qui explique l'engouement pour la plateforme.
Les professionnels se disent incapables de concurrencer les produits proposés par la plateforme chinoise alors que les produits marocains sont soumis à une longue liste de taxes. Ces dernières représentent pas moins de 68% de la composition du prix, rapporte le journal arabophone.
Face à cette situation, les professionnels mettent en garde contre le danger incarné par cette plateforme de vente en ligne. Celle-ci pourrait, d’après eux, provoquer la faillite de plusieurs entreprises du secteur, notamment les petites et moyennes d’entre elles dans un secteur fort de ses 1.628 entreprises. Ce qui menace des milliers d'emplois dans l’industrie textile marocaine, qui en compte 189.000.