Traitant de la problématique de l’eau, ce document de 78 pages a été présenté au public vendredi 22 mars à Rabat, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, par Asma El Kasmi, directrice de la coopération et de la communication à l’ONEE-Branche Eau, et Éric Falt, directeur du Bureau de l’Unesco pour le Maghreb.
Selon un communiqué, «Retour aux sources, les sciences de l’eau au Maghreb» est une réflexion menée par des académiciens ayant pour objectif de «dresser un diagnostic de la formation académique actuelle dans les sciences de l’eau au Maghreb et de proposer des initiatives novatrices pour adapter les cursus de formation des futurs diplômés aux défis actuels et futurs liés à la gestion de l’eau».
Lors de la présentation, Asma El Kasmi a rappelé l’importance de la Journée mondiale de l’eau, qui «constitue une opportunité pour l’Office de renouveler son engagement pour la sensibilisation des citoyens à l’utilisation des ressources en eau dans notre pays». Elle a également indiqué que l’ONEE mène une vaste et ambitieuse campagne de sensibilisation à travers toutes les régions du pays sur la gestion et la préservation de cette denrée primordiale qui se fait rare.
Et de souligner que pour relever les défis liés à la gestion durable de l’eau, l’ONEE a besoin de «professionnels de l’eau ayant des profils techniques et managériaux adaptés pour faire face à la fois aux défis actuels et futurs de l’eau et aux interconnexions avec les autres domaines intrinsèquement liés que sont l’énergie, l’alimentation et les écosystèmes».
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Éric Falt a, pour sa part, insisté sur la nécessité de «développer les compétences de tous les corps de métiers impliqués dans la gestion de l’eau». Estimant que «les ingénieurs constituent le noyau dur», le chef de l’Unesco pour le Maghreb a appelé à «épauler les jeunes dans leurs études relatives à l’eau en investissant massivement dans leur éducation et leurs compétences».
Pour rappel, l’ONEE gère 85% de la consommation d’eau potable au Maroc, soit 1,34 milliard de mètres cubes par an. L’office dispose actuellement de 11 stations de dessalement qui permettent de produire «85 millions de mètres cubes d’eau potable chaque année» et ambitionne d’investir dans «8 stations de dessalement supplémentaires pour porter la capacité de production (...) à 841 millions de mètres cubes par an à l’horizon 2030», a indiqué Asma El Kasmi.
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L’office gère également «un parc de 149 stations de traitement des eaux usées avec une capacité d’environ 195 millions de mètres cubes par an, dont quelque 108 millions de mètres cubes sont traités avec un traitement tertiaire», a-t-elle poursuivi, précisant que «sur ce volume, 20 millions de mètres cubes d’eau traitée sont orientés vers le secteur industriel et l’arrosage des espaces verts».
Après la présentation du livre «Retour aux sources, les sciences de l’eau au Maghreb», l’ONEE a organisé une visite à sa station de traitement des eaux du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah (Bouregreg). Qualifiée de «plus grande en Afrique», cette station livre 14.000 litres d’eau par seconde à 8 millions d’habitants répartis sur Rabat, Salé et Casablanca. Chaque année, elle traite 280 millions de mètres cubes, une capacité qui devrait augmenter prochainement à 350 millions de mètres cubes d’eau potable traitée selon des normes internationalement reconnues.